Les élus de gauche se donnent pour mission de défendre les manifestants injustement interpellés. 1:41
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Alexis Delafontainre, édité par Loane Nader , modifié à
Dans plusieurs villes du pays, les manifestations contre la réforme des retraites ont laissé place à des heurts entre militants et forces de l'ordre. Depuis quelques jours, des syndicats d'avocats, de magistrats et des élus de gauche se donnent pour mission d'intervenir en cas d'interpellations ou d'arrestations arbitraires. 

Partout dans les grandes villes du pays, des heurts ont éclaté lors des manifestations organisées spontanément en contestation à la réforme des retraites et son adoption au Parlement. Le danger que la situation dégénère est toujours présent, face aux échanges parfois tendus entre forces de l'ordre et manifestants. Des dizaines d'interpellations ont eu lieu à Lille, Nantes, Grenoble, Rennes, au Mans et à Paris, où 46 personnes ont été arrêtées. La Défenseure des droits Claire Hédon suit de près ces événements, et se dit inquiète de possibles manquements déontologiques dans le maintien de l'ordre.

Comme elle, des syndicats d'avocats, de magistrats et des figures politiques de gauche dénoncent des gardes à vue arbitraires et des violences policières. Plusieurs députés du PS interviennent directement devant les commissariats.

Les vidéos de ces élus fleurissent sur les réseaux sociaux, on peut les voir, écharpe au cou, s'interposer entre policiers et manifestants souvent violents. "Nous mettons à disposition nos écharpes pour aller dans les différents commissariats, rechercher les jeunes gens qui sont arrêtés de manière complètement arbitraire et voir dans quelles conditions ils sont détenus", explique Mathilde Panot, présidente du groupe Insoumis à l'Assemblée.

Un élu accusé de violence contre un policier

Les parlementaires, comme Patrick Kanner, se basent sur l'article 34 de la Constitution pour s'interposer. "Nous surveillons le respect des libertés publiques", assure le socialiste. Mais pour Clémentine Autain, leur présence sert aussi à apaiser la situation : "Quand nous sommes arrivés, visiblement, le climat de tension a baissé et beaucoup de manifestants nous ont demandé de rester le plus longtemps possible parce qu'ils avaient peur que le climat se retende après notre départ".

Cependant, les parlementaires ne sont pas eux-mêmes à l'abris d'incidents avec les forces de l'ordre, car leurs actions peuvent aussi déborder. Lundi matin, un policier a porté plainte contre le député insoumis Eric Coquerel qu'il accuse de lui avoir adressé un coup de poing au visage.