INFO EUROPE 1 – Trafic de cocaïne : un ex-surveillant pénitentiaire de la prison de Fresnes interpellé à La Réunion
Selon les informations recueillies par Europe 1, un ex-surveillant pénitentiaire en poste à la prison de Fresnes en région parisienne a été interpellé mercredi à Saint-Denis de La Réunion pour un trafic de cocaïne.
Que faisait-il à La Réunion dans un hôtel réputé pour abriter depuis plusieurs mois des mules fraichement débarquées de l’aéroport ? Officiellement, cet ancien surveillant pénitentiaire en poste à la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne) se trouvait en vacances avec des amis. Des proches plutôt douteux. L’un d’entre eux a été interpellé en possession d’ovules de cocaïne.
Les faits remontent au mercredi 1er octobre. La police judiciaire de La Réunion obtient un renseignement de première main selon lequel un Guyanais en possession de cocaïne se trouverait en ce moment-même sur la commune de Saint-Denis. Les policiers montent un dispositif et parviennent à le localiser dans une chambre d’un hôtel connu pour héberger des passeurs de cocaïne.
Huit ovules de cocaïne
Les enquêteurs remarquent rapidement que trois individus semblent faire des allers-retours entre leur chambre et un véhicule de location, stationné dans la cour de l’hôtel, remplissant le coffre de sacs et de valises.
Lors d’un déplacement des trois individus, les policiers profitent d’une infraction au code de la route pour contrôler le véhicule. A l’intérieur, le chauffeur dit spontanément être surveillant pénitentiaire à Fresnes et se trouver en vacances avec ses amis sur l’île. Un stratagème pour éviter le contrôle ? Les policiers poursuivent leurs investigations à l’intérieur du véhicule. Au total, huit ovules de cocaïne ont été retrouvés dans une sacoche à l’intérieur de la voiture. Ainsi qu’une liasse de billets de 6.500 euros.
Les trois suspects sont placés en garde à vue. Le maton, âgé de 32 ans, est inconnu des services de police. Ses deux compères, âgés de 20 et 24 ans et originaires de Guyane, sont connus pour des vols en réunion, avec armes, refus d’obtempérer ou encore trafic de stupéfiants.
Infiltration des narcotrafiquants en prison
Pour les enquêteurs de La Réunion, il s’agit de la 42e procédure ouverte en 2025 pour l’interception d’une mule. Phénomène en croissance depuis 2022 sur l’île de La Réunion puisque sur l’ensemble de l’année 2024, 31 mules avaient été interpellées.
Mi-septembre, le tribunal judiciaire de Saint-Denis avait condamné un autre surveillant pénitentiaire de Fresnes à deux ans de prison ferme pour trafic de stupéfiants. Le maton, âgé de 35 ans bénéficiait d’un arrêt maladie de longue durée et était revenu sur son île natale depuis deux ans.
La corruption des agents pénitentiaires inquiète les autorités. Plusieurs sources policières et judiciaires ont indiqué ces derniers mois à Europe 1 que les organisations criminelles, en particulier les narcotrafiquants, recrutaient des jeunes dans les quartiers et les envoyaient passer les concours de l’administration pénitentiaire afin d’infiltrer l’institution et faciliter les activités criminelles conduites depuis l’intérieur des prisons.