Depuis la mi-mars, les portes des cimetières demeurent fermées. Seules exceptions : les enterrements auxquels une vingtaine de personnes maximum peuvent assister. Alors que la France se prépare au déconfinement prévu le 11 mai, les mairies commencent peu à peu à rouvrir les cimetières au public. Avec des précautions particulières, au moins jusqu’à cette date.
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C'est le cas à Saint-Lô, dans la Manche. Depuis lundi, comme pour une visite chez le médecin, il faut prendre rendez-vous et ne pas s’attarder sur place. C’est ce qu’a fait Nadège pour pouvoir se recueillir devant le caveau familial pendant une demi-heure, maximum. A la grille, Bruno Lecanu, masque sur le visage, veille au respect des consignes. D’habitude, cet agent municipal travaille dans le service événementiel de la mairie. Le voilà devenu gardien du cimetière, muni d’une liste de noms inscrits dans des cases. "J'ai un planning avec le nom des gens. C'est tous les quarts d'heure. Je leur explique qu'ils ont droit à trente minutes", détaille-t-il.
"80 appels par jour"
Pour François Brière, le maire de Saint-Lô, la réouverture du cimetière était particulièrement attendue par ses administrés. "Nous recevons aujourd'hui 80 appels par jour. Nous avons des gens qui viennent tous les jours sur la tombe d'un proche. Donc ça a été une vraie privation pour eux..."
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Une privation, c’est bien ce qu’a ressenti Jeannine qui, à 84 ans, s’arrêtait quotidiennement devant la tombe de son défunt mari depuis maintenant six ans. C’est donc avec soulagement qu’elle a pu revenir avec du lilas, des œillets, et même, 1er mai oblige, quelques brins de muguet pour refleurir la sépulture. "Il y a longtemps que je l'avais préparé. Ça me fait du bien", confie-t-elle.
Tous les cimetières de France devraient rouvrir leurs portes dès le 11 mai, comme l'a annoncé Edouard Philippe mardi dernier. Le Premier ministre a toutefois précisé que les cérémonies funéraires resteront limitées à 20 personnes.