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Victor Dhollande, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Près de 12 millions d’élèves ont repris le chemin de l’école mardi. Pour certains, cela faisait six mois qu’ils n’avaient plus remis les pieds dans un établissement scolaire. Dans un collège-lycée du 13ème arrondissement de Paris, des professeurs ont noté une difficulté à se remettre au travail.
REPORTAGE

La rentrée scolaire a bel et bien eu lieu mardi dans tous les établissements de France. Près de 12 millions d’élèves ont donc repris le chemin des classes, pour la première fois, pour certains, depuis six mois, en raison de la crise liée au coronavirus. Dès le premier jour, les professeurs ont déjà remarqué des tendances de fond : difficulté à se concentrer et manque de motivation. Exemple dans un collège-lycée du 13ème arrondissement de Paris.

"Ils sont un petit peu sortis du cadre scolaire"

Dans la salle des profs, madame Lambert semble déjà fatiguée par la reprise. Quelques heures passées avec des collégiens lui ont suffi pour se faire une première impression. "Je les trouve très à l’aise pour des sixièmes", assure-t-elle. "Ils prennent la parole très allègrement, ils se lèvent… Ils ont besoin de se remettre tout simplement dans le bain."

Même sensation pour sa collègue Sarah Astier, professeur de sports : "ils sont un petit peu sortis du cadre scolaire, et je pense qu’il va falloir peut-être un peu plus de temps que les autres sixièmes pour qu’ils intègrent toutes les nouvelles règles et qu’ils se remettent effectivement au travail.  Au lycée, madame Maryns a déjà repéré un manque de motivation chez les élèves de seconde. "Ils ont du mal à se mettre en route, à se dire qu’ils vont reprendre une année normale, à travailler, à se remettre au travail", explique-t-elle.  

"Une nécessité de faire une évaluation"

Est-ce que les élèves se remettront vite au travail ? Ce doute existe bien dans la tête de tous les professeurs. Mathieu Séguin, proviseur adjoint, veut rapidement faire un état des lieux des lacunes des collégiens et lycéens. "On a quand même, de toute façon, la nécessité de faire un point et de faire une évaluation diagnostic de qui nous avons en face de nous, et de leurs dispositions à travailler cette année", affirmé l’encadrant.  

Mathieu Séguin précise qu’il faudra quand même attendre plusieurs semaines avant de connaître précisément quel pourcentage d’élèves a décroché pendant la crise.