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Virginie Salmen, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Près de 12 millions d’écoliers, de collégiens et de lycéens font leur rentrée lundi. Dans des conditions forcément particulières, entre protocole sanitaire renforcé pour lutter contre le coronavirus, et hommage à Samuel Paty, le professeur assassiné avant les vacances de la Toussaint. Et des inquiétudes demeurent.

Protocole sanitaire de niveau 2 (sur 3) activé dans toutes les écoles, plan Vigipirate au niveau "urgence attentat" et matinée d'hommage après l'assassinat du professeur Samuel Paty par un terroriste islamiste. Ce sont dans des conditions uniques que les quelque 12 millions d'élèves français font leur rentrée lundi matin. Avec les inquiétudes qui en découlent.

Un mètre de distance à table ? "Techniquement, c’est quasiment impossible"

D’abord la lutte contre le coronavirus. Le plus gros défi sanitaire, c'est la cantine et ses centaines d’élèves sans masque, avec une difficulté majeure : le respect du mètre de distance à table. "Techniquement, c’est quasiment impossible dans beaucoup d’établissements", assure Didier Georges, membre du SNPDEN (Syndicat National des Personnels de Direction de l'Education Nationale) et principal de collège de la Grande aux belles à Paris. "II faut le dire, il faut être réaliste sur cette question. Le nombre de tables, le nombres de chaises, la surface des demi-pensions ne le permettent pas."

Alors ce principal a décidé d’en appeler aux parents. "J’ai lancé une alerte hier à l’ensemble des familles du collège que je dirige, pour leur demander, sur la base du volontariat, de désinscrire, au moins temporairement, pour les quatre semaines à venir, leur enfant de la demi-pensions", explique Didier Georges. 

L'inquiétude des familles sur le temps d'hommage à Samuel Paty

A l'école primaire, les professeurs vont devoir encadrer le port du masque avec des enfants de 6 ans. On leur demande aussi de contrôler les sacs et les identités à l'entrée de l'école. Mais ce qui le déstabilise le plus, c'est l'inquiétude des familles sur le temps d'hommage au professeur Samuel Paty. "Ces familles nous sollicitent", explique Olivier Flipo, directeur SE-Unsa d'une école à Cergy. "Il nous est demandé de nous exprimer sur ce que l’on va dire aux enfants, parce que pour certains, les enfants ont été tenus à l’écart de tous ces événements. Et il souhaite savoir ce qu’on va leur dire." 

Et ce directeur d’école l’avoue sans détours : "je suis dans l'incapacité de répondre à cette questions"