Conflans attentat Yvelines 1:29
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Guillaume Biet avec AFP, édité par Antoine Terrel , modifié à
Abattu par les policiers après l'attaque, l'homme qui a décapité vendredi un professeur d'histoire-géographie, à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, est un jeune de 18 ans, né à Moscou. Fils de réfugiés tchétchènes, il avait obtenu la carte de séjour en mars 2020. Il n'était pas connu des services de renseignements. 
DÉCRYPTAGE

Son identité est désormais confirmée. Au lendemain de la décapitation d'un professeur d'histoire-géographie près d'un collège de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, l'enquête avance et porte notamment sur la personnalité de l'assaillant, abattu par les policiers après son attaque. Europe 1 fait le point sur son profil.

Un fils de réfugiés tchétchènes né à Moscou

Âgé de 18 ans, l'assaillant était connu de la police pour des antécédents de droit commun (dégradation de biens publics et violences en réunion), mais n'avait jamais été condamné. Il n'était pas connu des services de renseignements. Fils de réfugiés tchétchènes, il avait obtenu la carte de séjour en mars 2020, à sa majorité. Une carte d'identité avait été retrouvée près de lui après sa neutralisation par les policiers. Il avait le statut de réfugié et habitait à Evreux (Eure). Samedi après-midi, l'ambassade de Russie a indiqué qu'il n'avait "plus aucun lien avec la Russie".

Jean-François Ricard, le procureur du parquet national antiterroriste, a expliqué samedi que les enquêteurs avaient retrouvé dans son téléphone portable le texte de revendication envoyé sur Twitter. Ce texte avait été écrit à 12H17. Ils ont découvert aussi la photo de la tête de la victime envoyée à 16H57 sur Twitter. Cette photo était accompagnée d'un message adressé à Emmanuel Macron  "le dirigeant des infidèles", expliquant vouloir venger celui "qui a osé rabaisser Mouhammad".

Une vengeance après la polémique des caricatures ?

Une enquête a été ouverte pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle" par le parquet national antiterroriste (Pnat). L'assaillant, qui avait crié "Allah Akbar" avant d'être abattu, pourrait avoir agi par vengeance contre le professeur, après que ce dernier a montré à ses élèves des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdolors d'un cours sur la liberté d'expression.

ll était équipé de plusieurs armes : un couteau de type poignard, une arme de poing et plusieurs cartouches, et un couteau d’une longueur totale de 35 cm qu’il a utilisé contre le professeur. Il a porté de multiples coups à la victime, sur le corps avant de lui couper la tête. L’assaillant avait prémédité son acte et l’a assumé après coup. "L’auteur se trouvait devant le collège pendant l’après-midi et a sollicité des élèves afin de lui désigner la future victime", a détaillé Jean-François Ricard samedi.

Car la polémique montait depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux. En témoigne une vidéo tournée par un parent d'élève dans laquelle ce dernier se disait choqué par l'attitude de l'enseignant et appelait à le dénoncer. Cette vidéo avait été relayée, selon les informations d'Europe 1, par un compte Twitter attribué au terroriste. Le même compte sur lequel l'assaillant a revendiqué son crime

Neuf personnes en garde à vue, dont des membres de son entourage

Des perquisitions ont été menées à son domicile dès vendredi soir. Depuis, neuf personnes ont été placées en garde à vue. Quatre sont issues de l'entourage familial de l'assaillant. Parmi les cinq autres figurent deux parents d'élève du collège où travaillait la victime, dont celui qui avait tourné la vidéo dans laquelle il dénonçait l'attitude du professeur, ainsi que des personnes de l'entourage non familial du meurtrier.