Procès Barbarin : le jugement fixé au 7 mars

Philippe Barbarin est poursuivi pour non-dénonciation d'agressions sexuelles commises par un prêtre du diocèse lyonnais.
Philippe Barbarin est poursuivi pour non-dénonciation d'agressions sexuelles commises par un prêtre du diocèse lyonnais. © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP , modifié à
Le cardinal Barbarin, poursuivi depuis lundi avec cinq coaccusés pour non-dénonciation d'agressions sexuelles, connaîtra le 7 mars prochain la décision du tribunal correctionnel de Lyon. 

Le tribunal correctionnel de Lyon rendra sa décision le 7 mars dans le procès contre le cardinal Barbarin et cinq anciens membres du diocèse de Lyon, a annoncé jeudi la présidente Brigitte Vernay. Malgré les assauts virulents des avocats des parties civiles lors de leurs plaidoiries, le parquet n'a pas requis de condamnation, arguant de la prescription des faits et de l'absence d'entrave à la justice de Philippe Barbarin et de ses coaccusés. Ces derniers comparaissaient depuis lundi pour non-dénonciation d'agressions sexuelles commises par un prêtre du diocèse, Bernard Preynat, sur de jeunes scouts avant 1991.

Les silences de l'Eglise pointés du doigt. Ce procès portant sur les silences présumés de l'Eglise a donné lieu à des témoignages glaçants sur les actes du père Preynat, mais Philippe Barbarin et les autres mis en cause ont farouchement nié avoir passé sous silence les agissements de ce prêtre de 73 ans, mis en examen en 2016. Il pourrait être jugé cette année. Le père Preynat avait été dénoncé au cardinal Decourtray, alors archevêque de Lyon, dès 1991. Écarté temporairement à l'époque, le prêtre a pu exercer au contact d'enfants jusqu'en septembre 2015, date à laquelle le cardinal Barbarin lui a retiré tout ministère. Trop tard selon les parties civiles, convaincues que Barbarin et les autres membres du diocèse mis en cause connaissaient les faits, avant le dépôt d'une première plainte la même année. 

Vers une "nouvelle ère" ? Pour la défense, les témoignages des anciens scouts ne justifient pas, à eux seuls, les poursuites. Pour les plaignants, l'issue du procès importe peu. L'essentiel est que l'Eglise entre "dans une nouvelle ère" grâce à leurs paroles enfin libérées. "Ce qui m'importe, c'est de voir Barbarin et son équipe ici, et pour moi c'est déjà une victoire", a déclaré un des neuf plaignants, Didier Burdet. En marge des dernières plaidoiries jeudi, l'évêque auxiliaire de Lyon, Emmanuel Gobilliard, a remercié François Devaux, président de l'association de victimes La parole libérée, d'avoir "secoué" l'institution.