Covid restaurant 1:00
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Solène Leroux , modifié à
Depuis le début de la guerre, des commerces, et plus particulièrement des restaurants russes installés en France, sont désertés. Pire, ils font l'objet de menaces. Et ces dernières viennent de particuliers. Appels insultants, avis négatifs sur Internet, lettres menaçantes… Les intimidations se multiplient.

C'est une autre conséquence malheureuse de l'invasion russe en Ukraine. Depuis le début de la guerre il y a trois semaines, des commerces, et plus particulièrement des restaurants russes installés en France, sont désertés. Pire, ils font l'objet de menaces. Et ces dernières viennent de particuliers. Avis négatifs sur Internet, doigts d'honneur devant sa vitrine… Les agressions sont désormais quotidiennes pour Joe. Elle tient un restaurant russe à Paris. Elle-même est kazakhe. "Des menaces téléphoniques, surtout", explique-t-elle au micro d'Europe 1.

Mais les intimidations sont allées un peu plus loin. "On a aussi eu des menaces d'une personne qui est rentrée dans l'établissement. Il a insulté, il est parti." Une situation d'autant plus incompréhensible pour la propriétaire car "dans [s]on équipe, il n'y a pas un seul Russe".

"Pro-Poutine, on va t'abattre"

Encore plus absurde, rien que le nom "poutine" provoque des réactions étranges. Rudy est restaurateur près de Gap. Il reçoit des menaces liées à l'emblématique plat québécois, homonyme du président russe. "Sur un vulgaire morceau de papier, il y avait marqué 'Pro-Poutine, on va t'abattre'", détaille-t-il. "J'ai un panneau publicitaire devant mon restaurant avec marqué : 'Pizza, Poutine, Tiramisu.' Certains pensaient que j'avais mis 'poutine' par rapport au président." 

Face à l’avalanche de haine, il a fait le choix de retirer le plat de sa carte pour continuer à accueillir suffisamment de clients pour faire tourner la boutique. Un phénomène croissant : partout dans le monde, de nombreux établissements russes font les frais du conflit en Ukraine.