Face à la hausse du prix des carburants, certains Français ne font les courses qu’une seule fois par mois pour limiter les trajets. 1:47
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Charles Guyard, édité par Laura Laplaud
La remise de 18 centimes d'euros par litre de carburant, qui s'applique en France métropolitaine depuis vendredi dernier ne suffit pas pour faire face à l'augmentation des prix de l'essence. Certains Français ne font plus leurs courses de la même manière. S'ils dépensent globalement autant, ils se rendent moins souvent au supermarché. Exemple au Pellerin, petite commune au sud de Nantes.

Passage en caisse, chariot poussé jusqu'à la voiture et course rangées dans le coffre, ce rituel, Pascale en a sérieusement réduit la fréquence. "Je fais une liste de courses, j'essaye de préparer mes menus à l'avance. Et puis, je viens une fois par semaine seulement. Avant, je venais tous les deux jours. Des fois, tous les jours", raconte-t-elle.

Limiter ses déplacements

Il n'y aura pas de risque de pénurie sauf en cas de sur-stockage, prévient Michel-Edouard Leclerc. Mais dans certaines communes comme à Pellerin, au sud de Nantes, les clients ne font les courses qu'une seule fois par mois pour limiter les trajets, cette fois-ci en raison du prix des carburants, et donc stockent en plus grande quantité chez eux.

En cause, la flambée du prix du carburant, qui limite les déplacements. Non sans regret pour cette sexagénaire. "Parce que ça me faisait sortir, je faisais mon petit tour dans le magasin, j'aimais bien", confie-t-elle. "Je suis à cinq, six minutes en voiture mais bon, l'essence, ça consomme, donc on fait attention."

 

Du coup, lorsqu'elle ressort du supermarché, l'addition n'est plus tout à fait la même qu'avant : "Ça fait 150-160 euros."

Au mois de mars, l'alimentation a vu ses prix progresser de 2,8% et ils pourraient même atteindre 8% fin juin selon le patron de Lidl, une hausse des prix aggravée par la guerre en Ukraine. Avec des clients désormais aussi préoccupés par leur jauge à essence que leur ticket de caisse, Sébastien Courtois a dû s'adapter pour ne pas voir son Intermarché se vider.

Bon de réduction, livraison à domicile...

 

Le directeur a lancé des offres spéciales et ça marche. "Dès ce week-end, on a initié un bon d'achat de 5 euros sur les Drive qui étaient supérieurs à 70 euros et on a eu un doublement de nos commandes Drive dès vendredi. Ça permet de voir que ces actions améliorent le pouvoir d'achat de nos clients", affirme-t-il.

Dès ce lundi, ce supermarché va également proposer, moyennant 9 euros, un service de livraison à domicile. "C'est toujours ça de gagné !" conclut Pascale.