Prison de Condé-sur-Sarthe : les surveillants en grève votent la reprise du travail

prison de Condé-sur-Sarthe crédit : JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP - 1280
Les surveillants pénitentiaires qui bloquent la prison de Condé-sur-Sarthe depuis 15 jours doivent se prononcer mercredi sur la levée du blocage. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les surveillants pénitentiaires de la prison de Condé-sur-Sarthe ont voté la reprise du travail, mercredi à la mi-journée, après 15 jours consécutifs de blocage pour réclamer de meilleures conditions de travail.

Les surveillants pénitentiaires de la prison de Condé-sur-Sarthe/Alençon, dans l'Orne, ont voté la reprise du travail après avoir bloqué l'établissement pendant 15 jours consécutifs, annonce Force ouvrière mercredi à la mi-journée.

Des surveillants toujours mobilisés pour "travailler dans des conditions de sécurité"

Les grévistes ont voté la levée du blocage après plusieurs heures de discussions la veille entre le directeur de l'administration pénitentiaire Stéphane Bredin et des représentants locaux à Condé, selon la DAP et FO. La DAP n'a pas voulu en dire plus sur le contenu des discussions. Selon l'administration pénitentiaire, 13 établissements font l'objet d'actions diverses (piquets filtrants, retards de prise de service), de Bordeaux à Beauvais en passant par Dijon ou Caen.

Selon FO, Stéphane Bredin est arrivé vers mardi vers 15h30-16 heures à la prison de Condé et l'entretien s'est achevé peu après 22 heures. Les surveillants sont "toujours aussi déterminés", avait déclaré dans une vidéo diffusée mardi matin sur Facebook Allasan Sall, délégué FO de Condé. "Nous voulons travailler dans des conditions de sécurité", avait-il ajouté. Ils étaient alors, selon FO, plus de 80 surveillants mobilisés. FO n'était pas joignable mercredi matin.

Une prison "au bord de l'explosion", selon l'Observatoire international des prisons

L'Observatoire international des prisons (OIP) a affirmé mardi que la prison était "au bord de l'explosion" en raison du mouvement social qui a, selon lui, "des conséquences dramatiques pour les personnes incarcérées". La DAP a estimé de son côté que "la situation au niveau du personnel à Condé s'est sensiblement améliorée depuis lundi, avec une soixantaine d'agents sur place".

Le tribunal administratif de Caen doit par ailleurs examiner mercredi à 13h30 un recours de l'association des avocats pour la défense des droits des détenus (A3D) afin que l'État "rétablisse" les modes habituels d'échanges entre détenus et avocats à Condé. Depuis le début du blocage, les forces de l'ordre sont intervenues chaque jour ponctuellement le temps de faire rentrer le personnel non gréviste et des vivres. Mais le barrage s'est à chaque fois reformé aussitôt.

Michaël Chiolo, 27 ans, avait poignardé deux surveillants le 5 mars avant de se retrancher avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale de la prison. Après négociations, le RAID avait lancé l'assaut, interpellant le détenu et tuant sa compagne.