Surveillants de prison JODY AMIET / AFP 0:36
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Plusieurs syndicats demandent au ministère de la Justice de renforcer l'armement des surveillants de prison, pour éviter de nouvelles agressions par des détenus, après celle de Condé-sur-Sarthe, le 5 mars. Une proposition loin de faire l'unanimité.

L'agression de deux surveillants, le 5 mars dernier, à la prison de Condé-sur-Sarthe, a remis sur le devant de la scène une question récurrente dans le monde pénitentiaire : faut-il armer les quelque 28.000 surveillants des prisons françaises pour éviter de telles agressions ? 

Groupe de travail sur le pistolet à impulsion électrique. Plusieurs syndicats somment régulièrement l'exécutif d'agir pour permettre aux surveillants d'être mieux équipés, notamment depuis la mobilisation nationale des gardiens après une agression à Vendin-le-Vieil, en janvier 2018. Au premier rang figure la demande d'un pistolet à impulsions électriques, ou taser. 

Comme FO-Pénitentiaire, premier syndicat chez les surveillants, qui réclame le taser "dans un but dissuasif" pour des établissements rassemblant les détenus très dangereux, radicalisés ou non. Lors d'une réunion entre les syndicats et la chancellerie, jeudi dernier, la ministre s'est engagée "à avoir un groupe de travail pour voir dans quelles conditions cet armement pourrait avoir lieu". Une expérimentation pourrait ensuite être lancée.

Réticences des directeurs pénitentiaires. "Toutes les organisations syndicales ne sont pas d'accord" sur l'utilisation de cet outil, a toutefois rappelé mardi Nicole Belloubet sur notre antenne. "Quand vous êtes en milieu clos, une telle arme pourrait se retourner contre les surveillants eux-mêmes", met-elle en garde.

Un argument repris par des directeurs d'établissements pénitentiaires, réticents à l'idée d'une phase de test. "Le taser a été expérimenté il y a une dizaine d'années sur certains sites avant d'être très rapidement abandonné", indiquait ainsi Damien Pellen, secrétaire du Syndicat national des directeurs pénitentiaires, dans La Croix, le 7 mars. 

Bombe à poivre et brigade cynotechnique. Les surveillants peuvent-ils être munis d'autres armes ? À l'issue de la réunion de jeudi dernier, FO-Pénitentiaire a indiqué avoir demandé que chaque surveillant puisse être doté d'une bombe à poivre. Le ministère a décidé d'accéder à cette revendication dans certains établissements, rappelle Le Monde.

Autre souhait de FO-Pénitentiaire : le renforcement de la présence de chiens dans les prisons. Une volonté déjà exprimée par le gouvernement, qui souhaite créer une quatrième brigade cynotechnique liée aux prisons à Rennes, après Paris, Lyon et Toulouse.