Pouvoir d'achat : l'huile de friture, une solution miracle face au prix de l'essence ?

De l'huile de friture en guise de carburant abordable ? Pas si sûr selon les experts.
De l'huile de friture en guise de carburant abordable ? Pas si sûr selon les experts. © MAGALI COHEN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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Maximilien Carlier, édité par Romain Rouillard , modifié à
L'Assemblée nationale vient d'autoriser l'utilisation d'huiles alimentaires usagées en tant que carburant. Une pratique jusqu'ici interdite en France et que certains imaginent déjà comme une solution miracle face à l'envolée des prix de l'essence. Pourtant, la réalité est bien plus nuancée.

De l'huile de friture à la place de l'essence dans le réservoir. L'idée peut paraître saugrenue mais l'Assemblée nationale vient tout juste d'autoriser cette pratique consistant à utiliser des huiles alimentaires usagées comme carburant. Jusqu'ici cette pratique était interdite en France. De quoi susciter l'espoir d'un carburant à prix cassés alors que les tarifs à la pompe restent à des niveaux très élevés. 

"Seulement 0,2% de la consommation de gazole en France"

Toutefois, Michel Millares, président de Gecco, entreprise spécialisée dans le recyclage d’huiles de friture usagées, veut calmer certaines ardeurs. "Si elles étaient toutes valorisées en carburant moteur, les huiles de friture ne représenteraient que 0,2% de la consommation de gazole en France donc c'est une toute petite part, une goutte d'huile finalement", tempère-t-il au micro d'Europe 1.

"Étant donné que c'est un déchet, il est peu probable que la quantité augmente", poursuit-il avant d'attirer l'attention sur le travail que représente l'utilisation d'un déchet. "Tout le monde s'imagine que ça ne va rien coûter mais ce déchet, il faut aller le chercher, le traiter,  le distribuer. On va avoir un coût de transformation qui permet de payer le personnel, les investissements, ça ne sera pas forcément moins cher que le gasoil. Cela ne va pas rien coûter", assène-t-il.