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Policiers menacés ou agressés : quel dispositif pour leur venir en aide ?

William Molinié et Manon Fossat - Mis à jour le . 3 min

Face aux menaces et violences à l’encontre des forces de l’ordre, dans le cadre de leur mission de sécurisation ou dans leur vie privée, le ministère de l’Intérieur a mis en place depuis un an et demi un dispositif d’aide pour les policiers victimes. Selon les informations recueillies par Europe 1, 750 fonctionnaires ont fait appel au groupe d’appui des policiers victimes.

Violences, menaces, tags nominatifs... Selon une information recueillie par Europe 1 , depuis le 4 août 2020, 750 fonctionnaires de police ont fait appel au groupe d'appui mis en place par le ministère de l'Intérieur pour venir en aide aux policiers malmenés dans le cadre de leur mission de sécurisation ou dans leur vie privée. Soit une moyenne de 50 chaque mois, ou un à deux policiers chaque jour. Ils sont en effet une dizaine d'agents à avoir bénéficié d’un changement de domicile et d’affectation en urgence depuis la mise en place du dispositif.

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Accompagner les familles des policiers

Les conjoints, conjointes et l’ensemble de leur famille sont, elles aussi, accompagnées. Un numéro vert et une adresse électronique ont été créés pour les agents afin que le policier victime puisse "avoir recours très rapidement à un interlocuteur qui le conseille, l’écoute et l’oriente dans ses démarches", indiquait le communiqué de presse du ministère de l’Intérieur lors du lancement de ce dispositif.

Invité sur Europe Midi mercredi, Matthieu Valet, secrétaire national adjoint du syndicat indépendant des commissaires, s'est inquiété de la condition des forces de l'ordre. "On a des policiers aujourd'hui qui sont de véritables cibles et on a la République qui se fissure. Parce que ceux qui sont censés protéger les Français ne sont plus protégés eux-mêmes et leur famille sont en première ligne", a-t-il estimé avant de saluer cette initiative du gouvernement. "Ça a été mis en place il y a quelques mois, avant ça n'existait pas. On a maintenant des procédures accélérées lorsqu'il s'agit de reloger les policiers quand ils sont mis en danger et que leur situation est critique."

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La tenue "panachée" proscrite

En 2019, plus de 50.000 faits d’agression, menace, outrage ou injure à l’encontre de policiers ont été enregistrés. Au-delà des statistiques, cet indicateur permet de prendre en compte les conséquences des actes d’intimidation personnelle ou des violences commises à leur encontre dans le cadre privé. L’évolution de cet indicateur est suivi de près par la place Beauvau, à l’heure où certaines interventions policières sont remises en cause. Selon nos informations, un quart de ces demandes d’assistance concernent des situations d’ordre privé, comme un policier par exemple menacé par son voisin en raison de sa qualité.

Matthieu Valet a également pris l'exemple de la Guadeloupe et de la Martinique , en proie à l'heure actuelle à de très vives tensions. "Dans la continuité de cette violence qui monte d'un cran, on a des voyous sur des scènes de guerres civiles, qui tirent sur les policiers et les gendarmes à balles réelles pour les tuer. Avant, on était sur les mots et maintenant on passe aux actes : il s'agit de se faire du policier gratuitement parce que la République ne tient plus sur ses deux jambes. Et eux essaient que les deux jambes tiennent debout donc on veut les mettre à genoux", a-t-il poursuivi.

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Pour limiter les risques, Matthieu Valet a également rappelé les consignes de sécurité pour les policiers et leur famille. "On empêche aujourd'hui de porter la tenue panachée. Avant, le policier était en civil avec son treillis et ses rangers, mais désormais c'est totalement proscrit parce que ça facilite leur identification", a-t-il détaillé. "Ensuite, quand un policier est suivi et qu'il sent qu'il fait l'objet d'une filature par des voyous, il compose le 17 et des collègues interviennent rapidement pour a minima contrôler. Et derrière il y a un signalement et un suivi par la hiérarchie et l'institution."

Dimanche encore, les tags "violer un baceux (sic) = 50K€, embuscade = 1.000€, outrage : 100K€" ont été constatés dans le hall d'un immeuble de Montévrain en Seine-et-Marne. Une procédure a d'ailleurs été ouverte.