Traces, empreintes, identifications... La police scientifique au cœur des délits du quotidien
Souvent associée aux scènes de crime les plus graves, la police scientifique intervient en réalité chaque jour sur des cambriolages, vols ou dégradations. Dans les Pyrénées-Atlantiques, ses experts rappellent l’importance pour les victimes d’adopter les bons réflexes afin de préserver les traces et accélérer les identifications.
On les imagine souvent comme dans les séries télé : en blouse blanche, masqués, gantés, utilisant des techniques sophistiquées pour résoudre une énigme criminelle. Dans la réalité, le travail de la police scientifique est bien plus large. Certes, ces spécialistes relèvent traces et indices, empreintes papillaires ou génétiques sur des scènes de crime, mais leur mission ne se limite pas aux meurtres ou aux affaires les plus graves.
Au quotidien, leur savoir-faire est mobilisé pour élucider des cambriolages, des vols à la roulotte ou encore des dégradations. Autant de délits courants pour lesquels leur intervention peut permettre de remonter jusqu’à un voleur ou un cambrioleur. À condition, pour les victimes, d’avoir les bons réflexes : donner l’alerte rapidement, même lorsque les faits paraissent banals, et éviter toute manipulation qui pourrait effacer des traces précieuses.
"C’était un scooter qui a été volé et retrouvé immergé dans un lac plus de 24 heures dans l’eau. Mais on a réussi à trouver des traces et à identifier l’auteur", témoigne Juan Gonzalez, ingénieur de police scientifique dans les Pyrénées-Atlantiques.
Dans le département, 26 agents composent la police scientifique. Ils traitent les crimes et les grosses affaires, bien sûr, mais aussi ce qu’ils appellent "la délinquance du quotidien". Et les résultats peuvent être rapides, comme l’explique encore Juan Gonzalez : "On a le cas… Un cambriolage traité le dimanche, et le mardi on avait l’identification. Sur un des objets qui avait été manipulé, on a retrouvé une trace papillaire."
"La première chose à faire, c’est d’appeler la police"
Des délais courts, à condition que les premières minutes après l’infraction soient gérées correctement. Exemple typique : un vol de sac dans un véhicule. Astrid Gaffet, ingénieure principale de police technique et scientifique et cheffe de la division de police scientifique des Pyrénées-Atlantiques, rappelle les bonnes pratiques.
"La première chose à faire, c’est d’appeler la police, d’appeler le 17. Parce que cet appel 17 va générer d’une part le déplacement d’un équipage de police et va générer aussi la mobilisation d’une équipe de police scientifique. On n’intervient vraiment pas que pour des affaires criminelles. Loin de là. Et dans un délai très court. Et bien sûr, il faut éviter le plus possible de manipuler pour ne pas dénaturer, effacer les traces qui auraient pu être laissées par le ou les auteurs", détaille l'ingénieure.
Parfois, une simple empreinte permet même de résoudre non pas une, mais plusieurs affaires, en identifiant un auteur impliqué dans une série de vols ou de cambriolages.