A quoi ressemble les couples en 2020 ? Comment s’engage-t-on au temps des applications ? Quelles sont les nouvelles stratégies affectives ? Pour essayer de répondre à ces questions, et à bien d’autres encore, le magazine ELLE interroge notamment la sociologue des émotions, Eva Illouz, dans un dossier spécial Saint-Valentin vendredi intitulé "LOVE". Elle s’est intéressée aux effets du capitalisme sur les relations amoureuses. Et l’un de ses constats n’est pas très encourageant : beaucoup de sexe, peu de sentiments, et les cœurs de ces demoiselles qui se brisent plus facilement.
Une nouvelle grammaire sexuelle
Encore aujourd’hui, à ce niveau, l’inégalité entre femme et homme persiste. Eva Illouz parle de "sexualité Deliveroo" : des rencontres livrées aussi vite qu’un hamburger. La première cause sans doute d’une épidémie de solitude en France, qui totalise 18 millions de célibataires. Mais c'est aussi dans l'air du temps : une nouvelle grammaire sexuelle est apparue. Un nouveau langage pourvu de nombreux anglicismes pour définir cette libération des échanges.
Avant on parlait de "coups d’un soir", de passades, désormais c'est le "ghosting" : il ou elle ne répond plus du jour au lendemain sans explication. Ou encore le curving : il ou elle souffle le chaud et le froid.
Une volonté de se mettre en couple plus tardive
Une note d’espoir quand même, la sociologue Marie Bergström explique que la volonté de se poser, de se mettre en couple, arrive plus tard. Avant on papillonne, et surtout pour un couple en 2020. D’après un sondage du site match.com, la bonne entente sexuelle est la toute première clause du contrat. En gros, on partage un verre, on discute… après !
En 2020, les couples ne restent plus ensemble coûte que coûte. Les individus subissent moins la vie à deux, femmes en première ligne. Les 25-40 ans font tout plus tard que les générations précédentes. Une stratégie payante : se marier plus tard et retarder la parentalité réduisent les risques de divorce.