Plan Borloo : Macron ironise sur "deux mâles blancs" qui s'échangent un plan

Emmanuel Macron présentait mardi une série d'initiatives pour améliorer la vie dans les quartiers défavorisés.
Emmanuel Macron présentait mardi une série d'initiatives pour améliorer la vie dans les quartiers défavorisés. © LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Tout en saluant le travail de Jean-Louis Borloo, Emmanuel Macron a prévenu mardi qu'il ne proposerait pas de "plan" banlieues. 

Emmanuel Macron a ironisé mardi sur les "deux mâles blancs", sous-entendu Jean-Louis Borloo et lui-même, s'échangeant un "plan" sur les banlieues, une méthode qui "ne marche plus", selon le chef de l'État.

"La quatrième génération ne croit plus dans les discours politiques. Nous nous devons d'inventer ensemble une méthode, un rythme sans doute différent", a déclaré le président de la République, lors de la présentation d'initiatives pour améliorer la vie dans les quartiers défavorisés, à l'Élysée.

Cette présentation fait suite à la remise d'un rapport de Jean-Louis Borloo, présent mardi, sur l'action à mener dans les quartiers prioritaires.

"Ça ne marche plus comme ça". "S'il a salué le "travail de mobilisation piloté par Jean-Louis Borloo", Emmanuel Macron a également annoncé tôt dans son discours qu'il ne proposerait pas de "plan" banlieues. "Quelque part ça n'aurait aucun sens que deux mâles blancs, ne vivant pas dans ces quartiers, s'échangent l'un un rapport et l'autre disant, 'on m'a remis un plan, je l'ai découvert'. C'est pas vrai, ça ne marche plus comme ça", a affirmé le Président.

"Les gens qui y vivent, qui font parfois depuis des décennies, ce sont des acteurs de ces sujets. Ils ont envie de faire, ils ont une bonne partie des solutions, elles ne sont parfois pas reconnues", a-t-il lancé. L'ex-ministre Jean-Louis Borloo s'est lui dit très satisfait des annonces d'Emmanuel Macron, estimant que "tous les sujets du rapport ont été cochés".

Plusieurs mesures annoncées. Le chef de l'État a annoncé plusieurs mesures à l'instar des 30.000 stages de 3e proposés par les entreprises et l'État, ou encore des "testing" anti-discrimination dans les 120 plus grandes entreprises mais il a également longuement insisté sur la "philosophie" de son action.

"Nous nous devons ensemble de veiller à construire une politique d'émancipation (...) que chacun puisse aller vers ce à quoi il aspire, et qu'il n'y ait plus cette assignation à résidence sociale ou territoriale qui fait que quand on est né à un endroit, ou quand on a eu un accident de la vie a un endroit, et bien on ne peut plus s'en sortir", a-t-il défendu.

Des critiques à droite et à l'extrême droite. L'emploi de l'expression "mâles blancs" par le président de la République a manifestement choqué de nombreuses personnalités politique, de droite et d'extrême droite. Sur Twitter, la présidente du Front national Marine Le Pen a jugé "choquant", qu'Emmanuel Macron "évoque un argument racial digne des 'Indigènes de la République' en délégitimant toute solution pour les banlieues qui émaneraient de 'mâles blancs'". Pour Marine Le Pen, il s'agit de la "consécration du communautarisme au sommet de l'Etat". 

"Ces propos sont extrêmement choquants", a renchéri dans un communiqué le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, avant d'ajouter : "de ces propos ressort la vision communautariste de la société du président de la République".