Peine alourdie en appel pour deux hommes figurant dans les "Daech leaks"

En avril 2017, les deux trentenaires avaient été condamnés à cinq ans de prison dont trois avec sursis et mise à l'épreuve.
En avril 2017, les deux trentenaires avaient été condamnés à cinq ans de prison dont trois avec sursis et mise à l'épreuve. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Condamnés une première fois en 2017, les deux hommes ont vu leurs peines alourdies à cinq et six ans de prison ferme par la cour d'appel de Paris.

Deux hommes ayant passé un mois en Syrie à l'automne 2013 et dont les noms sont apparus dans les "Daech leaks", fichier des combattants de l'État islamique (EI) révélés en mai 2016, ont été condamnés mardi en appel à 5 et 6 ans de prison ferme.

La cour d'appel a alourdi les peines: en première instance, en avril 2017, les deux trentenaires avaient été condamnés à cinq ans de prison dont trois avec sursis et mise à l'épreuve. Le parquet avait fait appel du jugement. "Cette décision est scandaleuse; c'est une peine injuste", a réagi Marie Dosé, l'avocate de l'homme condamné à 5 ans de prison.

Le désenchantement une fois arrivés en Syrie. Les deux hommes étaient poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Ils s'étaient rendus en Syrie dans le but, avaient-ils affirmé lors de leur premier procès, de venir en aide à la population syrienne. Mais une fois sur place, ils avaient rapidement déchanté, au vu de l'attitude de L'EIIL (État islamique en Irak et au Levant, ancêtre de l'EI) envers la population et n'avaient plus qu'une idée en tête: repartir, ce qu'ils avaient réussi à faire.

Une liste de 4.600 combattants, dont 128 Français. Ce séjour est bien antérieur aux premiers attentats revendiqués par l'EI en France en 2015. Ils ont été rattrapés bien plus tard par la justice: l'enquête a été ouverte le 29 avril 2016, quelques jours avant la révélation par la chaîne de télévision britannique Sky News des "Daech leaks", comprenant les noms de 4.600 combattants étrangers, dont 128 venant de France.

"Ils avaient dénoncé l'attentat de Charlie". Pour la défense, cette procédure trouve bien son origine dans les "Daech leaks". S'ils y apparaissaient comme "combattants", ils ont assuré n'avoir pris part ni à des combats, ni même à des entraînements, mais simplement des cours de religion. Leur placement sous écoute n'a révélé aucun échange à la tonalité djihadiste. La perquisition a permis de découvrir chez l'un d'eux des tracts condamnant l'attentat de Charlie Hebdo. "Mon client avait tourné la page, il avait retrouvé son travail à son retour. Il avait dénoncé l'attentat de Charlie car justement il savait de quoi il parlait", a réagi Me Dosé.