Dans les zones frontalières, les clients boudent les restaurateurs côté français. 1:39
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Maximilien Carlier, édité par Manon Bernard
Lundi, le pass sanitaire est entré en vigueur dans les restaurants et les cafés en France pour lutter contre le coronavirus. Une situation qui vire parfois au cauchemar pour les frontaliers. Comme à Mont-Noir, près de la Belgique où de nombreux restaurateurs sont soumis à une lourde concurrence.
REPORTAGE

Le pass sanitaire obligatoire d’un seul côté du trottoir. A Mont-Noir, dans les Flandres, les clients préfèrent traverser la rue pour aller manger. Dans les restaurants belges, pas besoin d’un QR code pour manger. Côté français, le pass sanitaire est obligatoire depuis lundi. Et il y a un sentiment d’impuissance du côté des restaurateurs.

"L’année dernière, c’était complet"

"Jeudi c’est entièrement vide, le vendredi pareil". A l’intérieur de l’Estaminet du chalet du Mont-Noir, du côté français de la rue, Bénédicte fait les comptes des réservations. Résultat : il n’y a quasiment personne. "Dimanche, j’ai une table de 7. Pour un 15 août… l’année dernière, c’était complet", déplore la restauratrice.

La faute au pass sanitaire selon cette gérante. Mais surtout à cause de la proximité avec la Belgique. Certains habitants choisissent d’aller déjeuner du côté belge plutôt que de présenter leur QR code. Une solution de facilité un peu ubuesque. Giselle et son fils traverse la route pour acheter des frites. "Ça nous fait bizarre mais bon, on s’est pliés à la loi… Comme le pass sanitaire de mon garçon n’était pas complet. On a dû aller côté belge pour pouvoir manger un morceau", déplore-t-elle.

Depuis le pass sanitaire, "on voit quand même une différence"

"Il y a beaucoup plus de monde depuis le pass sanitaire obligatoire en France", constate Marie-Christine, une cliente. Car de l’autre côté de la rue, il n’y a pas besoin de QR code. Les restaurateurs en Belgique en profitent un peu bien sûr : les appels afflux et les tables sont plus remplies. "Tous les services sont complets. Là, il n’y a plus trop de répit. On voit quand même une différence depuis que c’est obligatoire", renchérit Eunice, une seconde cliente.

Mais malgré cette concurrence un peu déloyale, il y a toujours une bonne entente entre Français et Belges. Même s’ils auraient préféré une harmonisation des règles à la frontière.