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Jean-Gabriel Bourgeois et Olivier Samain avec AFP , modifié à
Afin de protester contre la réforme de la Politique agricole commune (PAC), les agriculteurs ont sorti leurs tracteurs pour des blocages et des opérations escargot en Île-de-France, mais aussi en Normandie et dans le nord de la France. Au total, 150 points de blocage et opérations escargot sont prévus.
REPORTAGE

Les agriculteurs se mobilisent contre la PAC, vendredi, notamment sur les routes d'Île-de-France. Des centaines d'entre eux ont sorti les tracteurs pour adresser un "avertissement" au gouvernement contre une réforme des aides européennes, dont le verdissement les pénaliserait financièrement.

Derrière le péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines, une ribambelle de tracteurs étaient disposés vers 6h autour d'un petit rond-point, pour bloquer les axes stratégiques menant à Orléans, Etampes ou encore Chartres. La petite trentaine d'agriculteurs ont agrémenté leurs tracteurs de quelques pancartes au style direct : "Macron, veux-tu encore de tes paysans?". À quelques kilomètres, au péage d'Allainville, où Europe 1 s'est rendu, une dizaine de tracteurs étaient stationnés.

"On est en train de désarmer sur l'agriculture"

"On est aujourd'hui face à un projet qui nous est mis sur la table, qui n'a jamais été aussi technocratique, aussi bureaucratique", dénonce Damien Greffin, président de la FNSEA grand bassin parisien, interrogé par Europe 1. Ce dernier fustige une réforme qui va à l'encontre des préoccupations des éleveurs. "On a désarmé sur les vaccins, on a désarmé sur l'hôpital et on est en train de désarmer sur l'agriculture et finalement, en nous emmenant vers la non-production, c'est autant de produits qu'on importera demain davantage. Et ça, les agriculteurs ne le comprennent pas."

"Ce projet nous emmène vers la non-production"

"On est entré depuis quelques années dans une écologie dogmatique", estime Damien Greffin. "C'est le retour à la jachère. Pourtant, bon nombre de nos concitoyens se tournent davantage vers le local. L'ambition, c'est de mettre les concitoyens de notre côté pour mettre en alerte parce que ce projet-là nous emmène clairement vers la non-production, et je ne suis pas certain que ce soit ce que les Français attendent".

"La France a besoin de cette souveraineté"

Vers 10 heures, la trentaine d'agriculteurs présents au péage d'Allainville a reçu la visite du président du Sénat, Gérard Larcher, sénateur des Yvelines venu leur apporter son soutien. "La question de la souveraineté alimentaire est majeure", affirme l'élu local. "La France a besoin de cette souveraineté. Elle fait aussi sa chance. L'agriculture reste et demeure une des chances de notre pays en Europe". 

C'est donc là un avertissement que lancent les agriculteurs au président de la République. Au total, 150 points de blocage et opérations escargot sont en cours en Île-de-France, dans le grand bassin parisien, en Normandie, mais aussi dans le nord de la France.

Tous attendent "d'être reçus par le ministre de l'Agriculture [Julien Denormandie] au moins, voire Macron", indique David Vallée, président de la section de Saint-Arnoult/Dourdan, qui peste contre une réforme "inacceptable" d'une "complexité sans nom". "Si on n'est pas reçu, on ira monter sur Paris", là "où se trouvent les gens qui décident", alerte-t-il.