Pour de nombreuses organisations, les aides publiques de la PAC doivent être réorientées vers l'agriculture paysanne. (Photo d'illustration) 2:27
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Ariel Guez
Au micro d'Europe 1, Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, affirme qu'il faut réorienter le modèle de politique agricole, afin que les aides publiques de la PAC aillent majoritairement aux agriculteurs qui œuvrent à la transition agricole. Une réorientation qui permettrait de résoudre le problème de l'attractivité du secteur, selon lui. 
INTERVIEW

Notre agriculture doit-elle changer de modèle ? C'est l'un des débats de l'année dans les travées du Salon de l'agriculture à Paris. L'utilisation de la politique agricole commune, la PAC, est notamment mise en discussion dans un vaste débat national, baptisé "ImPACtons", qui doit durer trois mois. Pour la Confédération paysanne, troisième syndicat représentant les agriculteurs en France, et des ONG comme Oxfam, Les Amis de la Terre ou Greenpeace, les aides publiques doivent être coupées pour l'agriculture industrielle.

Au micro d'Europe 1, Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, justifie cette position et considère que "c'est le moment pour réorienter le modèle agricole et de dire que les aides de la PAC doivent majoritairement aller à la transition agricole et alimentaire et aller aux actifs paysans qui vont permettre cette transition là".

"Lier l'urgence sociale et l'urgence climatique"

Interrogé à propos de l'attractivité du métier d'agriculteur, alors que la moitié d'entre eux partira à la retraite dans les dix ans à venir, Nicolas Girod se veut confiant. " Pour nous, l'enjeu est de lier l'urgence sociale et l'urgence écologique et climatique en disant que si demain, on veut répondre à ces enjeux alimentaires et climatiques, il ne faudra pas 200.000 managers, mais un million de paysans", explique-t-il. "C'est la direction que doit donner la future politique agricole commune en permettant l'attractivité du métier de paysan et voir comment on arrive à relocaliser notre production et notre transformation sur des territoires ruraux [...] Il nous semble que l'action est encore largement possible".

Autre levier d'action : l'état d'esprit des consommateurs. Alors que l'heure est plutôt à l'agri-bashing, Nicolas Girod reconnaît que les liens avec les consommateurs "ont parfois été distendus". "Mais c'est aussi l'enjeu de ce plan : arriver à mettre en discussion des syndicats agricoles mais également des syndicats de salariés et de la formation agricole pour cultiver un vivre-ensemble sur notre territoire qui permettra de répondre à tous ces enjeux là"