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Nathalie Chevance, édité par Antoine Terrel , modifié à
Dans de nombreuses villes, comme à Marseille, les perturbations dans les transports dissuadent les habitants d'aller donner leur sang. Résultat, les établissements concernés déplorent des stocks sous pression. 
REPORTAGE

Si de nombreux secteurs d'activité sont fragilisés par la grève contre la réforme des retraites, c'est aussi le cas du don sang. En raison des difficultés dans les transports depuis le 5 décembre, les donneurs potentiels se déplacent moins, et de nombreuses collectes sont annulées. En Provence-Alpes-Côte d'Azur, la situation est particulièrement critique, comme à Marseille, à l'Établissement français du sang (EFS). 

En effet, dans les locaux de l'établissement situé en plein centre-ville, les fauteuils sont vides. "Il n'y a pas un seul donneur sur les lits de prélèvement de sang total", déplore le docteur Anne-Marie Dombey au micro d'Europe 1. Alors qu'il faut 10.000 dons du sang par jour en France pour répondre aux besoins, les stocks sont sous pression avec les effets cumulés des fêtes de fin d'année et des conflits sociaux, qui n'incitent pas les donneurs à se déplacer. "Les donneurs savent qu'il y a des manifestations, qu'il va y avoir des problèmes dans le métro, et ils ne viennent plus", confirme Anne-Marie Dombey, selon laquelle "certaines collectes ont été annulées par des grèves". 

"Il faut absolument que les donneurs se mobilisent"

"On n'a pas de stocks suffisants si on devait pallier à un problème grave", ajoute la médecin. "Il faut absolument que les donneurs se mobilisent. Quand la France entière est mal, nous le sommes encore plus".

Les donneurs occasionnels ne venant plus, l'établissement recontacte par téléphone les plus assidus, comme Françoise qui, elle, a fait le déplacement malgré tout. "Il ne faut pas non plus se chercher des alibis", explique-t-elle à Europe 1, "je suis dans les fichiers et dès que ça manque, je reçois un SMS". Pour Françoise, donner son sang est "un geste citoyen qui ne coûte rien", d'autant plus, ajoute-t-elle, que les équipes de l'EFS "ont des doigts de fée et ne font pas mal".