Guy Savoy 1:49
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Mathilde Durand
Les restaurants et cafés d'Île-de-France peuvent de nouveau ouvrir leurs portes. Un soulagement pour les propriétaires, les chefs et leurs équipes. "On était tous en souffrance avec ce coma artificiel des restaurants", confie Guy Savoy sur Europe 1, qui se prépare à la réouverture d'un de ses trois établissements
TÉMOIGNAGE

Une libération pour tous les professionnels. Les restaurants et cafés en Île-de-France peuvent de nouveau rouvrir leurs portes, la France métropolitaine étant entièrement passée en vert. Le chef étoilé Guy Savoy se réjouit de cette annonce. "On était tous en souffrance avec ce coma artificiel des restaurants", confie-t-il sur Europe 1. Le temps de se réapprovisionner, d'aménager la salle de l'un de ses trois établissements, pour respecter le protocole sanitaire, lui et ses équipes seront prêts pour le dîner de mercredi soir.

Si le cuisinier n'avait "pas anticipé l'ouverture aussi rapide", il avait déjà "pris des contacts avec les fournisseurs". "On a avancé tous les protocoles à cette semaine. Il y a aussi un problème de livraison, les restaurateurs ne peuvent pas livrer autant de restaurants le même jour. Mais on est habitué à être dans le concret, à être agile", explique-t-il.

Ne pas prendre trop de retard, face aux concurrents européens

Présent lors de la réunion du 24 avril entre les représentants du secteur et Emmanuel Macron, Guy Savoy avait déjà senti la volonté du chef de l'Etat de rouvrir les établissements le plus rapidement possible et de "défendre la singularité de la France à travers sa gastronomie, ses cafés, ses bistrots, ses brasseries".

"Il fallait absolument qu'on rouvre, ne serait-ce que par rapport à nos voisins européens. Les Italiens fonctionnent déjà depuis quelques semaines, les Suisses, les Allemands [aussi], donc dans cette compétition du tourisme il ne fallait pas qu'on prenne trop de retard", souligne Guy Savoy, qui accuse une perte d'environ "trois millions d'euros sur trois mois".

Durant le confinement, puis la période de déconfinement qui ne concernait pas encore les restaurants, le chef consultait régulièrement ses équipes lors de réunions, pour rester motivé, "garder la foi, la passion" face à "cet événement qu'on ne pouvait ni surmonter ni avec notre énergie, ni avec nos heures de travail, ce qu'on est habitué à faire dans notre métier, comme chaque artisan". Il pointe l'attente des derniers jours, plus insupportable encore. Condamné à "voir une vie au quotidien qui faisait fi de toutes les règles sanitaires alors que nous, nous étions encore fermés !"