Nucléaire : Macron renvoie "aux calendes grecques des décisions qui auraient dû être prises aujourd'hui", juge Greenpeace

© SEBASTIEN BOZON / AFP
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Anaïs Huet , modifié à
Au micro de Matthieu Belliard mardi soir, Alix Mazounie, la porte-parole Greenpeace, a regretté qu'Emmanuel Macron ne soit pas allé plus loin dans ses annonces sur le nucléaire.

Les associations environnementales espéraient mieux du discours d'Emmanuel Macron, prononcé mardi depuis l'Élysée. Le chef de l'État a tenté de concilier transition écologique et mesures pour satisfaire les "gilets jaunes", et a notamment annoncé la fermeture de 14 de nos 58 réacteurs d'ici 2035, parmi lesquels Fessenheim. Pour Alix Mazounie, porte-parole Greenpeace, la déception est forte.

"Un calendrier très lointain". "Malheureusement, nous n'y trouvons pas du tout notre compte, même si c'est sans surprise, car on connaît le poids du lobby du nucléaire en France et à quel point il est capable de freiner la transition énergétique. Ces 14 réacteurs ne seront pas fermés avant 10 ou 15 ans au mieux. C'est un calendrier très lointain", déplore la militante au micro de Matthieu Belliard, mardi soir sur Europe 1. Selon Alix Mazounie, l'annonce d'Emmanuel Macron revient à renvoyer "aux calendes grecques des décisions qui auraient dû être prises aujourd'hui, dans le temps où Emmanuel Macron peut agir, puisqu'il ne sera plus au pouvoir" en 2035.

 

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Une annonce "déraisonnable". Emmanuel Macron a également laissé la porte ouverte à la construction de réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR supplémentaires, mais attendra au moins 2021 avant de se décider. "Sous son mandat, on risque non seulement de ne pas fermer de réacteurs, mais surtout d'envisager la construction de nouveaux réacteurs, ce qui nous semble absolument déraisonnable quand on connaît le coût économique astronomique du nucléaire, les déchets radioactifs qu'il produits en quantité, et les dangers que posent cette technologie", s'agace la porte-parole de Greenpeace.

"Aujourd'hui, on a la possibilité d'avoir une source d'électricité qui, à la fois, est bonne pour le climat, et qui ne génère pas de déchets radioactifs qui vont polluer notre planète pendant des milliers d'années", encourage Alix Mazounie, évoquant les différentes façons de générer de l'énergie renouvelable. "La question n'est pas de choisir entre le nucléaire et le renouvelable, le choix devrait déjà être fait."