Certains lycées s'apprêtent à diminuer le nombre de cours donnés en présentiel. 1:22
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Virginine Salmen, édité par Romain David , modifié à
Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a autorisé les lycées à donner davantage de cours à distance face aux critiques sur les insuffisances du protocole sanitaire. Ces dispositions doivent prendre effet cette semaine, mais dans certains établissements, on redoute le décrochage scolaire.

Le nouveau protocole sanitaire contre le coronavirus va prendre effet cette semaine dans les 4.300 lycées de France. Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a notamment autorisé les établissements à donner plus de cours à distance, à condition qu’au moins 50% de l’enseignement se fasse en classe. Demi-groupes, enseignement à la maison…. Comment les établissements vont-ils parvenir à mettre en place ce nouveau tour de vis sanitaire jour après jour, avec des élèves de 15 à 18 ans, qui mesurent parfois une ou deux têtes de plus que leurs professeurs ?

"On ne veut pas non plus tuer toute convivialité"

"On les poursuit le matin dans le hall pour qu’ils aient tous du gel hydroalcoolique sur les mains !", sourit au micro d’Europe 1 Florence Delannoy, proviseure d’un lycée lillois. Elle a trouvé un système pour limiter les risques à la cantine : ses élèves mangent sur des tables en quinconce. Mais désormais, une nouvelle règle va s’appliquer : "Nous allons demander à chaque élève de définir le petit groupe de camarades avec lequel il veut manger. On ne veut pas non plus tuer toute convivialité."

Ses élèves viendront au lycée trois jours, puis deux jours la semaine suivante, en alternance. Chaque établissement fait du sur-mesure.

"Les élèves ont perdu leurs habitudes de travail, c’est assez catastrophique"

Mais en lycée professionnel, on redoute de lâcher les élèves. "Surtout pas de demi-groupes", nous dit Lysiane Gervais, proviseure SNPDEN près de Bordeaux. Car selon les profs, le risque de décrochage est trop grand. "À la fin du confinement, on a fait revenir des élèves de force. Il a fallu les convoquer, insister", rapporte Lysiane Gervais. "Les profs nous disent qu’ils ont beaucoup de mal, les élèves ont perdu leurs habitudes de travail, c’est assez catastrophique."

Et après les lycées, ce sont maintenant certains collèges, aux classes particulièrement chargées, qui réclament des assouplissements. Un appel à la grève mardi a été lancé par une intersyndicale (primaire, collège, lycée) dans les établissements où les conditions sanitaires ne seraient pas réunies pour assurer la sécurité.