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Narcotrafic : la déception des habitants des quartiers marseillais face aux échecs des opérations «place nette»

Stéphane Burgatt - Mis à jour le . 1 min
Police (Photo d'illustration).
Police (Photo d'illustration). © Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La grande conférence à l'Élysée contre le narcotrafic s'est tenue mardi, avec à la table autour d'Emmanuel Macron ministres et magistrats. Quelles solutions et quel bilan pour la répression menée sur les dealers dans les quartiers ? Illustration à Marseille.

Ce mardi se tenait une réunion au sommet à l'Élysée concernant la lutte contre le narcotrafic, après l'assassinat à Marseille jeudi 13 novembre de Mehdi Kessaci, 20 ans, petit frère d'Amine Kessaci, ce militant écologiste engagé dans la lutte contre le narcotrafic. Jusqu'à maintenant, quel est le bilan de la répression menée sur les dealers dans les quartiers marseillais et quelles solutions sont possibles ?

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"Je ne me sens pas en sécurité"

Rien ne change et ne s'arrange dans la cité de cette retraitée, malgré une présence policière visible qui la rassure en journée : "On a plus peur qu'avant, on ne sort pas, on sort dans la journée, le soir on reste à la maison alors que c'était un quartier très calme. Et là maintenant, on a des marchés brûlés, des poubelles... Avant, il n'y avait pas tout ça. Il y a le va et viens des motos".

Si les trafics sont plus discrets en apparence, avec l'essor des livraisons, beaucoup continuent de souffrir du climat pesant qui règne. Certains songent même à déménager.

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"Je cherche parce que je ne me sens pas en sécurité, ni mes enfants, ni moi. C'est toujours pareil, le quartier brûle, les voitures brûlent, les poubelles aussi, ça lance les mortiers dans les appartements. Donc non, je ne me sens pas en sécurité ici. Et pourtant, ça fait plus de 30 ans que je suis ici. La police ? Ils viennent quand on les appelle, quand il y a quelque chose. Mais sinon, qu'est-ce que vous voulez qu'ils fassent de plus ?", raconte Sonia.

Les opérations antidrogue médiatiques sont inefficaces

Les policiers eux mêmes déplorent les limites des opérations d'affichage médiatisées, comme "place nette". "La problématique sur 'place nette', c'était qu'en fait on déplaçait le problème, on ne le résolvait finalement pas. Des effectifs de police, ils étaient sur place, mais le travail des narcotrafiquants continue quelques mètres plus loin", déplore Arnaud Blaise, représentant du syndicat de police Un1té.

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Avec de petites saisies d'argent et de drogue à la clef, à l'inverse de ce qu'il appelle "les frappes", ces opérations coup de poing, ciblées et menées par des unités spécialisées comme la BST qui ont asséché plusieurs points de deal. "Ces opérations là nuisent vraiment au trafic de stupéfiant en touchant au portefeuille. Souvent, ce sont de grosses affaires qui sont résolues, on parle de centaines de milliers d'euros et de kilos de drogue", explique-t-il.

Mais ces unités fonctionnent avec des moyens toujours insuffisants, dans une ville grande comme deux fois Paris.