«Il faut prendre des décisions drastiques» : Marseille renforce sa sécurité avec de nouvelles caméras et envisage l’utilisation de drones
À Marseille, près d’un tiers des 2.000 caméras déjà installées ne seraient pas utilisées ou mal positionnées, selon un ancien rapport. La ville revoit son plan de vidéosurveillance, avec de nouvelles caméras prévues dans certains quartiers, et réfléchit même à l’usage de drones pour renforcer la sécurité.
De nouvelles mesures de sécurité. Alors que Marseille compte environ 2.000 caméras déjà installées, et qu’un déploiement supplémentaire de 500 unités est en cours dans le cadre du plan Marseille en grand, un ancien rapport refait surface et pointe des dysfonctionnements majeurs dans la stratégie de déploiement initiale. Selon ce document, près de 30 % des caméras installées ne seraient tout simplement pas utilisées par le Centre de Supervision Urbain (CSU). La raison ? Elles auraient été posées dans des lieux où elles n’avaient aucun intérêt opérationnel, rendant leur présence inutile pour les forces de l’ordre.
Face à ce constat, la municipalité a décidé de revoir en profondeur sa manière de positionner les caméras. "On s'est aperçu qu'il y avait un certain nombre de caméras qui n'étaient jamais utilisées par les forces de police. C'était l'équivalent d'à peu près 30 %. Dans le plan Marseille en grand, ce sont désormais les forces de police qui décident là où elles sont implantées" a admis l’adjoint à la sécurité,Yannick Ohanessian.
Des caméras mal placées ou vandalisées
L’installation d’une nouvelle caméra pourrait bientôt concerner le quartier résidentiel du Bois Luzy, réputé pour son calme et sa qualité de vie. Un choix qui peut surprendre mais pas forcément ses habitants. "C’est utile parce que moi on m’a cassé la voiture, on m’a volé le parechoc et le capot", a déploré une habitante. Une observation confirmée par Fanny Jouault, de l’agence immobilière FNAIM du secteur. "On peut avoir régulièrement des gens qui se plaignent d’avoir été cambriolés", a-t-elle constaté au micro d’Europe 1. Des incidents qui justifient, selon les autorités, un renforcement ciblé de la surveillance.
Mais un autre problème apparaît. Plus les caméras sont bien placées, plus elles risquent d’être vandalisées. C’est dans ce contexte que Romain Simarranno, du collectif Une génération pour Marseille, propose d’aller encore plus loin. "Une loi va être proposée, permettant aux polices municipales d'utiliser des drones de sécurité. Personne n'aime avoir des drones au-dessus de la tête, mais parce qu’on est aujourd’hui dans une situation critique, il faut prendre des décisions drastiques", a-t-il exprimé.
Le projet de loi autorisant l’usage de drones sécuritaires par les polices municipales sera très prochainement étudié au Sénat. Si la vidéosurveillance classique est déjà en pleine mutation à Marseille, ces nouveaux outils pourraient transformer encore davantage le paysage sécuritaire de la ville.