Expulsion des familles de délinquants de leur logement social : Marseille multiplie les procédures
Les expulsions de délinquants dans les cités marseillaises sont lancées. Depuis le mois de septembre, 20 procédures ont été demandées. Objectif : lutter contre le trafic de drogue, mais aussi améliorer la qualité de vie des résidents tout en favorisant la rotation des logements.
Les Français sont largement favorables à l'expulsion des délinquants et de leurs familles vivant dans un logement social. C'est ce que révèle un nouveau sondage CSA pour Europe 1. Selon l'étude, 71% des Français se disent pour l'expulsion des familles de délinquants du parc social.
À Marseille, le dispositif est testé dans le cadre de la loi contre le narcotrafic. Dans la cité phocéenne, déjà 20 procédures d'expulsion ont été lancées depuis le mois de septembre. Face aux journalistes, la préfète Corinne Simon l'assume : elle veut frapper fort. "Par exemple, dans le cas d'une perquisition, la police est entrée dans un logement. Nous avons découvert 2,5 kg de résine de cannabis et du numéraire. Ce logement en fait sert de nourrice. Et donc, nous allons pouvoir maintenant saisir le bailleur de façon à ce que cette personne puisse être expulsée au plus vite."
"Il est totalement anormal que des logements servent à héberger des trafiquants"
D'autres procédures ont été lancées avec le soutien d'élus locaux comme Sylvain Souvestre, maire LR des 11e et 12e arrondissements de Marseille. "Il y a plus de 20.000 demandes en cours de logements sociaux. Il est totalement aujourd'hui anormal que des logements servent à héberger des trafiquants, soit des personnes qui viennent dealer pour eux", insiste-t-il au micro d'Europe 1.
Chez les bailleurs sociaux comme 13 Habitat, l'implication est totale assure le président Jean-Marc Perrin, qui espère que ces mesures puissent ramener l'ordre. "Ça protège nos locataires parce qu'à l'intérieur des cités, c'est l'omerta, la vie des gens est complètement empoisonnée", regrette-t-il. "Puis ensuite, nous avons aussi tout ce qui est dégradation. Ça coûte énormément à l'office public d'HLM", poursuit-il.
Après s'être intéressée au quartier marseillais, la préfecture de police va accélérer et faire appliquer ces expulsions dans l'ensemble du département.