«L’Etat se retrouve en danger» : à Marseille, deux agentes administratives livraient des informations confidentielles à des narcotrafiquants

Deux adjointes administratives du tribunal judiciaire de Marseille ont été mises en examen pour avoir consulté des fichiers et transmis des informations notamment à un proche du groupe criminel de la DZ Mafia. La plus jeune, âgée de 24 ans, est soupçonnée d’avoir consulté plusieurs dizaines de fois des dossiers auxquels elle n’avait pas accès notamment en lien avec des affaires d’assassinat.

Des informations ensuite transmises à son ancien petit ami, le fameux proche de la DZ Mafia. En échange, elle recevait de l’argent et des cadeaux. La seconde agente, 26 ans, est de son côté suspectée d’avoir ouvert plusieurs fichiers couverts par le secret professionnel, pour renseigner son conjoint, déjà condamné pour trafic de stupéfiants. Elles sont actuellement placées sous contrôle judiciaire. Pour Bruno Bartocetti, policier à Marseille et délégué du syndicat Unité, les narcotrafiquants ont franchi un nouveau cap.

Des méthodes de mafieux

"Ce sont des méthodes de mafieux, c’est ainsi qu’ils travaillent. Au-delà des réseaux de stupéfiants, au-delà des ventes, ils essayent d’approcher la fonction publique et ses fonctionnaires voire même pousser certains de leurs jeunes collaborateurs à rentrer dans la fonction publique. L’état se retrouve en danger, l’état se retrouve fragilisé", a déclaré Bruno Bartocetti.  Il s’agit là de la première affaire de corruption avérée, depuis l’ouverture, en octobre dernier, de la cellule anticorruption et criminalité organisée au sein du parquet de Marseille.