Mort français du coronavirus : "C'est un des scénarios que l'on redoutait"

Des "enquêtes épidémiologiques très poussées" sont mises en place pour les nouveaux patients.
Des "enquêtes épidémiologiques très poussées" sont mises en place pour les nouveaux patients. © BERTRAND GUAY / AFP
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Ugo Pascolo , modifié à
La mort du premier français atteint du coronavirus inquiète le corps médical, car il n'avait pas voyagé dans une zone à risque. Le directeur de l’unité d’épidémiologie de l’Institut Pasteur Arnaud Fontanet, interrogé sur Europe 1, craint d'autres cas similaires. 
INTERVIEW

Le nouveau coronavirus continue de s'étendre. La France n’est pas épargnée puisque trois nouveaux cas ont été annoncés mercredi, dont un a causé la mort d'un patient, un professeur de 60 ans qui n'avait pas voyagé dans l'un des foyers de contamination. "C'est un des scénarios que l'on redoutait", admet ce mercredi au micro du "Grand journal du soir" d'Europe 1 Arnaud Fontanet, directeur de l’unité d’épidémiologie de l’Institut Pasteur. 

Des patients peuvent ne pas être repérés

Comme pour ce professeur de l'Oise, Arnaud Fontanet prédit que l'"on va avoir de nouveaux patients pour lesquels il ne sera pas possible de retracer la façon dont ils ont été infectés. Il y a dans le monde de nombreux foyers [de contamination] importants, qui peuvent essaimés des patients à l'étranger qui ne seront pas repérés parce qu'ils ne viennent pas nécessairement" d'une zone à risque. 

"Et comme certains patients, même avec des formes mineures de la maladie, peuvent transformer [voir leur état se détériorer, ndlr]", la détection peut devenir plus compliquée que pour les premiers cas. Une personne malade qui n'a aucun lien apparent avec un foyer pourra être repérée "plus tard dans la chaîne de transmission", et donc avoir eu le temps de transmettre le virus à plus de personnes. C'est pour cela que des "enquêtes épidémiologiques très poussées" sont mises en place pour les nouveaux patients, explique le spécialiste au micro d'Europe 1. 

La France prête à une situation italienne ? 

Alors que la situation s'est rapidement dégradée en Italie, qui est désormais le pays le plus touché d'Europe avec 374 cas et 12 décès (selon le dernier bilan disponible), la France est-elle prête si la situation s'emballe de manière similaire ? Se voulant rassurant, Arnaud Fontanet met en avant que "la France est préparée" et qu"'énormément de travail a été fait dans les dernières semaines pour mettre sur pied un plan qui concerne tout le système de soins".

Néanmoins, il estime que ce système "va être mis à rude épreuve", avant de conclure : "J'espère que l'on va être en mesure de pouvoir répondre au défi qui se présente devant nous."