Mort de Nahel : Jean Messiha annonce la fermeture de la cagnotte de soutien au policier

Jean Messiha, le créateur de la cagnotte de soutien au policier, a annoncé sa fermeture ce mardi soir.
Jean Messiha, le créateur de la cagnotte de soutien au policier, a annoncé sa fermeture ce mardi soir. © Thomas SAMSON / AFP
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Romain Rouillard avec AFP / Crédit photo : Thomas SAMSON / AFP , modifié à
Lancée jeudi dernier, la cagnotte de soutien à destination de la famille du policier auteur du tir mortel sur le jeune Nahel, va être fermée ce mardi soir, annonce son créateur, le polémiste d'extrême droite Jean Messiha. Elle a recueilli près d'1,5 million d'euros et de nombreuses voix se sont élevées pour obtenir son annulation.

La cagnotte de soutien au policier auteur du tir mortel sur le jeune Nahel va être fermée ce mardi soir, annonce Jean Messiha. Le polémiste d'extrême droite l'avait créée il y a cinq jours et provoqué une vive polémique, notamment à gauche. La cagnotte a recueilli la coquette somme d'1,5 million d'euros, mais de nombreuses voix se sont élevées afin d'obtenir son annulation.

Notamment celle du député socialiste, Arthur Delaporte. Le parlementaire du Calvados a adressé une lettre à Laure Beccuau, Procureure de la République de Paris, dans laquelle il liste les infractions à la loi dont seraient coupables cette cagnotte et son auteur. Sont mentionnés l'incitation à la haine ou à la violence, "le risque réel de financement direct des frais faisant suite à une éventuelle condamnation judiciaire" ou encore le "risque sérieux de trouble à l'ordre public". 

Une cagnotte qui "ne contribue pas à l'apaisement"

"Il ne fait aucun doute des intentions de l'initiateur de cette cagnotte qui utilise le drame de Nanterre pour asseoir et véhiculer ses idées politiques appelant à la haine", poursuit le député. Ce à quoi Jean Messiha a répondu sur Twitter, indiquant que la cagnotte serait fermée ce mardi soir. "Et tu pourras rien faire", ajoute l'ex-porte-parole de la campagne d'Eric Zemmour s'adressant à Arthur Delaporte. 

Ce lundi, la Première ministre Élisabeth Borne avait estimé que cette cagnotte "ne [contribuait] pas à l'apaisement" tout en précisant qu'il n'appartenait pas au gouvernement de "décider ou non de (son) existence". Dans le même temps, plusieurs élus de gauche manifestaient leur indignation sur les réseaux sociaux. "Le message ? Cela rapporte de tuer un jeune arabe", a notamment écrit l'eurodéputée LFI Manon Aubry tandis que son homologue à l'Assemblée nationale, Clémence Guetté, a dénoncé "une indécence et une horreur absolue". Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a quant à lui fustigé une "cagnotte de la honte". 

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Gofundme, la plateforme qui héberge la cagnotte, a assuré que cette dernière était "conforme" à ses règles car les fonds "seront versés directement à la famille en question". Plus tard dans la soirée, l'avocat de la famille de Nahel, Me Yassine Bouzrou, a annoncé avoir porté plainte contre Jean Messiha pour "escroquerie en bande organisée, détournement de traitement de données à caractère personnel et recel de ces délits".