Violences à Aurillac : «Ils veulent convaincre les festivaliers de casser avec eux, mais ça ne marche pas», confie le maire
En marge d'un festival des arts de rue annuel, Aurillac a connu une première soirée de violences. Un groupe de 300 individus, manifestement "organisé" selon le maire de la ville, s'en est pris aux forces de l'ordre et aux vitrines de magasins. Interrogé ce vendredi matin par Europe 1, le maire PS dénonce une "volonté de destruction absolue".
Un déferlement. Des violences ont éclaté dans le centre d'Aurillac mercredi soir au premier jour du festival international du théâtre de rue, opposant les forces de l'ordre à un groupe d'émeutiers composé de 300 individus. La tension est montée après l'arrestation d'un individu ayant tagué la devanture d'une banque.
Les émeutiers "se foutent complètement de la vie culturelle"
Dans cette commune de 25.000 habitants, qui accueille chaque année ce festival cher à la ville, ce type de violences s'est déjà produit. Interrogé par Europe 1 ce vendredi matin, le maire PS, Pierre Mathonier, raconte : "Ce que je constate c'est que dès qu'au festival il y a un mouvement de foule, une quelconque contestation, ils se greffent, ils sont pour moi des individus qui sont bien incrustés dans le festival, qui ne regardent pas les spectacles, qui se foutent complètement de la vie culturelle ou de la ville".
"En revanche, dès qu'ils ont une opportunité pour casser certains symboles, casser la manifestation, ils en profitent pour que ça dégénère. Ce qu'on a vécu mercredi soir a été significatif et conforme à plusieurs manifestations qu'on avait déjà eues dans le festival", confirme-t-il.
"De la violence pure"
Pour tenter de comprendre la motivation des émeutiers, l'élu a initié une discussion avec l'un d'entre eux, cagoulé, en vain. "Je lui ai demandé s'il était conscient qu'il détruisait un cadre de vie, un festival, dans une ville qui l'accueille. Il m'a répondu : 'Le festival je n'en ai rien à foutre, la ville je n'en ai rien a foutre. Je veux casser la France'. À partir de là, on n'a plus grand chose à dire. C'est de la violence pure, ce sont des thèses radicales qui compromettent même notre société", déplore Pierre Mathonier.
Selon l'édile, l'objectif de ces émeutiers est de convaincre une majorité de participants au festival de s'associer à leur mouvement. "Mais ça ne s'est jamais produit au festival ! Chaque fois ils ont essayé, une fois c'était le tribunal, une fois ça a été les barrières en 2016... Ça ne fonctionne pas. Les festivaliers protègent la ville, ils ne sont pas là pour casser", conclut le maire. Pour le moment, aucune interpellation n'a eu lieu. Le dispositif a été renforcé dès le jeudi soir. La deuxième soirée du festival s'est déroulée dans le calme.