À Nantes, le patron d'un réseau d'intérim, a vu l'une de ses agences endommagée par les manifestants. (Illustration) 1:32
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Margaux Fodéré, édité par Laura Laplaud , modifié à
La neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites va inévitablement perturber les transports, les écoles, les raffineries. Un mouvement qui se durcit dans le fond et dans la forme. À Nantes, le patron d'un réseau d'intérim, a vu l'une de ses agences endommagée par les manifestants.

"Les chefs d'entreprise en ont ras-le-bol", lance Eric Haddad, patron du réseau d'intérim Connectt. Au micro d'Europe 1, il pousse un coup de gueule contre les grèves qui, selon lui, empêchent les entreprises de travailler. Le mouvement contre la réforme des retraites se durcit au fur et à mesure du temps. Blocages dans l'énergie, grèves massives dans les transports, manifestations plus violentes... Au détriment parfois du mobilier public et des boutiques. Une des agences d'Eric Haddad a été dégradée en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites le samedi 11 février à Nantes.

"Prendre les gens en otage c'est anticonstitutionnel !"

"Les gilets jaunes, le Covid, les grèves ! On nous bloque ! J'ai des salariés qui ont envie de travailler mais quand ils ne peuvent pas aller dans leur mission ou quand ils ne peuvent pas venir travailler dans nos différentes agences, ils sont obligés de s'absenter, de mettre ça en congés payés ou en absence", déplore-t-il.

"La valeur travail a été complétement abandonnée"

"Alors oui, le droit de grève est constitutionnel, par contre prendre les gens en otage et les salariés qui veulent travailler en otage, c'est anticonstitutionnel", s'est exclamé Eric Haddad avant d'ajouter de préciser l'impact sur son activité. "C'est un manque de chiffre d'affaires, un manque de production, un manque de pouvoir d'achat pour nos intérimaires et nos collaborateurs.

Les chefs d'entreprise se lèvent le matin, on met tout sur la table, on est garant, on est caution, on est confronté au remboursement du prêt et tous les jours, on se bat pour maintenir les salaires de nos collaborateurs ! Tous les pays européens travaillent jusqu'à 66 ou 67 ans sauf que malheureusement, la valeur travail en France a été complètement abandonnée, c'est dramatique."