Manifestations du 10 septembre : ces commerçants qui redoutent que la journée d'action s'accompagne de violences
Les autorités se préparent à une journée sous tension le 10 septembre avec le mouvement "Bloquons Tout", né sur les réseaux sociaux et récupéré par l'ultra-gauche, qui doit multiplier les manifestations. La France essuiera le premier acte d'un mois de septembre marqué par des grèves à répétition.
Le mercredi 10 septembre, la France essuiera le premier acte d'un mois de septembre marqué par des grèves à répétition. Le mouvement "Bloquons Tout", né sur les réseaux sociaux et récupéré par l'ultra-gauche, doit multiplier les manifestations. Une quarantaine de cortèges est attendue partout dans le pays.
Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, a prévenu sur France 2 qu'il "ne tolérera aucun blocage, aucune violence" car "on ne peut pas faire éclater la colère dans la rue". Il a donc mobilisé quelque 80.000 policiers et gendarmes pour sécuriser les sites sensibles, encadrer les manifestations, prévenir tout débordement, violence, sabotage. Pas de quoi rassurer pour autant les commerçants en première ligne face aux casseurs et pour qui le moindre jour de blocage se paie cash.
Des magasins barricadés, d'autres pillés en pleine journée. Aux abords des Champs-Elysées, de nombreux commerçants se souviennent de la fin d'année 2018. Derrière le comptoir de sa pharmacie, Sophie, en colère face à la situation politique et budgétaire, soutient les manifestants mais redoutent la présence de casseurs. "Ayant vécu les gilets jaunes, ça a été une catastrophe. Je m'inquiète pour mes enfants, pour mes petits-enfants. On comprend tout à fait. Malheureusement, dans ce genre de situation, certains en profitent pour semer la pagaille", assure-t-elle.
"On ne peut pas être serein", selon un commerçant
Une crainte également pour Roger, photographe. Il tient depuis 40 ans une petite boutique dans une galerie marchande. "Depuis quelques années, le moindre truc, hop, ça y est, ils ferment les galeries. On ne peut pas travailler. Les voitures qui sont incendiées, les vitrines cassées. Non, on ne peut pas être serein", se désole-t-il. Résultat, mercredi, il perdra 800 euros de chiffre d'affaires.
Impensable pour Elvira. Son restaurant se trouve à 200 mètres des Champs-Elysées. Elle s'attend malgré tout à une baisse de la fréquentation. "Ça crée aussi de la peur chez les touristes. Le truc, c'est qu'on ne peut pas arrêter de vivre et se dire 'oui, ça y est, on bloque tout' . Non, ça ne marche pas comme ça", affirme cette restauratrice.
Un sentiment largement partagé par les commerçants fréquentés, inquiets d'être une nouvelle fois les plus pénalisés. Mercredi, 100.000 personnes sont attendues dans les rues partout en France.