Travail : les Français ne veulent plus être chefs et fuient les responsabilités
Selon une étude internationale menée par l'organisme de formation Cegos, les Français ne ressentent pas l'envie de devenir managers ou prendre un poste à responsabilité, même lorsqu'ils reçoivent une proposition des ressources humaines. C'est le cas de plus de la moitié des travailleurs, un taux largement supérieur à d'autres pays.
La majorité des Français ne veulent plus devenir managers, même lorsqu'on leur propose. C'est ce qui ressort d'une étude internationale menée par l'organisme de formation Cegos. Dans un cas sur deux, lorsqu’elles proposent une promotion vers un poste à responsabilités, les ressources humaines essuient un refus. Une différence très marquée par rapport aux autres pays.
"Maintenant dans les entreprises, on pense que pour manager, il faut le faire par la crainte. Moi, je n'ai pas cette vision-là", estime Isabelle, 49 ans, salariée dans une entreprise de télécom, qui ne veut pas entendre parler de management.
L'augmentation de salaire ne suffit pas à convaincre
En plus d'un déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, elle est en désaccord profond avec une organisation qu'elle juge trop verticale et pas assez humaine. "Parfois, la direction a des exigences qui ne sont pas en adéquation avec ma manière de penser ou ma manière de faire, donc je préfère rester une simple employée", explique-t-elle.
Comme elle, 56% des salariés sondés ne veulent pas devenir managers. En plus de la surcharge de travail, c'est la pression qu'engendra un tel poste qui les dissuade souvent d'accepter.
"Je trouve sain que les managers se posent aujourd'hui la question de se dire : 'Est-ce que j'en ai envie ? Est-ce que c'est vraiment ce qui va m'épanouir ?'. On voit bien que ce n'est plus un Graal. On ne cherche pas forcément à progresser dans la hiérarchie de l'organisation par ce biais", décrypte Christelle Delavaud, l'une des responsables de l'étude.
Et l'augmentation de salaire ne permet pas non plus de convaincre. La majorité des sondés estime qu'elle est insuffisante pour compenser la charge de travail supplémentaire.
