Arrêt maladie : l'absentéisme au travail s'intensifie et coûte cher aux entreprises
Selon le dernier baromètre de l'institut WTW, l'absentéisme au travail est un mal français qui ne cesse de progresser. Si le nombre d'arrêts maladie n'augmentent pas, c'est la durée d'absence qui est en hausse d'environ 15% en quelques années, en raison principalement de risques psychosociaux.
C'est un mal profond qui se confirme année après année : l'absentéisme en entreprise. La dernière édition du baromètre WTW, publié ce mardi 2 septembre, souligne une augmentation de la durée des arrêts maladie. C'est une réalité qui coûte cher, très cher aux entreprises.
Dégradation des conditions de travail
Les absences ne sont pas spécifiquement plus nombreuses, mais plus longues. En moyenne, 24 jours l'année dernière, contre moins de 21 jours avant la crise du Covid-19. Parce que de plus en plus d'arrêts ont des causes psychosociologiques, comme l'explique Noémie Martiano, directrice de l'activité "assurances de personnes" chez WTW.
"36% des arrêts longs sont liés à des risques psychosociaux. Et cela s'explique selon nous par une dégradation, un peu généralisée, des conditions de travail dans les entreprises. Et on sait que les arrêts liés aux risques psychosociaux sont plus longs que les arrêts à d'autres pathologies", décrypte-t-elle. Un sujet majeur de santé au travail qui recouvre une dimension économique non négligeable.
Le montant des indemnités versées par la Sécurité sociale est régulièrement commenté et s'élève à 10 milliards d'euros en 2024. Mais il est faible par rapport au coût pour les entreprises, estimé à 120 milliards d'euros par an. Et là-dessus, l'idée d'une hausse des jours de carence n'aurait que très peu d'effets.