"Ce qui est important, c'est que la reprise économique se fasse le plus vite possible", a estimé samedi sur Europe 1 Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de solidarité.. L'ancien patron de la SNCF et d'Airbus a insisté sur la nécessité de reprendre rapidement l'activité tout en protégeant les salariés, faute de quoi, alerte-t-il, "nous risquons de connaître une crise économique et sociale qui fera autant de dégâts - sinon plus - que la crise sanitaire".
"Plus on fait vite, plus on limite les dégâts de la crise"
L'Etat a promis une aide massive (7 milliards d'euros) pour soutenir Air France, et a évoqué une aide de cinq milliards d'euros pour le groupe automobile Renault, ce que l'ancien patron d'Airbus trouve logique. "L’Etat n’a pas le choix s’il veut éviter que ces entreprises fassent faillite, ce qui serait des drames nationaux", dit-il, tout en rappelant que l'économie est une "chaîne", et que rien ne sert de produire par exemple des voitures si l'on ne peut pas les vendre et les faire rouler.
"Il y a la production mais aussi la commercialisation, et les deux doivent fonctionner ensemble. Il faut non seulement que les entreprises redémarrent, mais que leurs chaînes de fournisseurs redémarrent. Il faut remettre cette mécanique en marche : plus on le fait vite, plus on limite les dégâts de la crise économique et sociale qui nous attend."
"On ne peut pas redémarrer" sans protection des salariés
Ainsi, si "tous les jours gagnés pour de la reprise sont des jours utiles", le président du conseil de surveillance de PSA rappelle toutefois que cela ne doit pas se faire au détriment des salariés. "Bien sûr, il faut assurer la protection des salariés. On ne peut pas redémarrer s'il n'y en a pas".
Gels, masques, mesures de protection dans l'organisation du travail... "On va perdre de la productivité", prédit-il, "mais c'est à ce prix que l'on peut et doit reprendre le travail. "D'autant que", comme il le rappelle, "nos voisins sont en train de repartir. Il faut donc que nous repartions tout en assurant la protection des salariés".
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Selon Louis Gallois, deux axes doivent désormais être développés en France dans le futur : "la protection de la planète", et "l'autonomie dans le domaine de l'agroalimentaire et de la santé". "Nous sommes trop dépendants de l'étranger, et parfois de l'étranger lointain. Je plaide depuis de nombreuses années pour la réindustrialisation de la France. Nous avons besoin de remettre dans le pays des activités productives qui permettent de satisfaire les besoins des Français et d'exporter, pour que notre balance commerciale ne soit pas structurellement déficitaire comme elle l'est actuellement", conclut-il.