Les médecins libéraux font bloc contre les gardes obligatoires

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Les syndicats de médecins libéraux ont vivement rejeté la proposition de la Fédération hospitalière de France de les obliger à assurer les gardes en soirée et le weekend. (Illustration) © PIXABAY
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avec AFP
Les sept syndicats représentatifs des médecins libéraux ont dénoncé jeudi dans un communiqué commun des propos "entre mensonges et dérapages", appelant le chef de file des hôpitaux publics à regarder "la vérité des chiffres". Les gardes en soirée (jusqu'à minuit) et le weekend ont été assurées à plus de 95% en 2021.

"Mépris", "mensonges" et "dérapages" : les syndicats de médecins libéraux ont vivement rejeté la proposition de la Fédération hospitalière de France (FHF) de les obliger à assurer les gardes en soirée et le weekend pour soulager des urgences à court de bras. En réclamant mardi "une obligation de participation de tous les praticiens" aux gardes médicales, le président de la FHF, Frédéric Valletoux, a dit s'attendre à recevoir une volée de bois vert. Dont acte : les sept syndicats représentatifs des médecins libéraux - généralistes et spécialistes - ont dénoncé jeudi dans un communiqué commun des propos "entre mensonges et dérapages", appelant le chef de file des hôpitaux publics à regarder "la vérité des chiffres".

Les gardes en soirée (jusqu'à minuit) et le weekend ont en effet été assurées à plus de 95% en 2021, selon le dernier rapport de l'Ordre des médecins sur la "permanence des soins". Le même document confirme toutefois le déclin du volontariat chez les généralistes, dont moins de 40% se sont inscrits à au moins une garde l'an dernier, comme n'a pas manqué de le souligner Frédéric Valletoux. Un rappel "inutilement clivant", qui démontre "la méconnaissance et le mépris criants de ce dernier" pour les médecins libéraux, a répliqué dans un autre communiqué mercredi la Conférence de leurs unions régionales (URPS), gérées par les mêmes syndicats.

Une revalorisation "extrêmement urgente"

"J'attendais mieux de lui", a pour sa part regretté Franck Devulder, lors d'une conférence de presse jeudi. Le président du premier syndicat de la profession (CSMF) s'est dit défavorable à une obligation "à titre individuel", mais pas collectivement "à l'échelle des territoires", à condition d'un "coup de pouce" pour "rémunérer correctement" les gardes.

Cette revalorisation est même "extrêmement urgente", alors que de plus en plus d'hôpitaux sont contraints de restreindre l'accès, voire fermer ponctuellement leurs services d'urgences, a-t-il ajouté, s'étonnant "de l'attentisme du gouvernement sur un sujet aussi chaud, à seulement quelques semaines des vacances d'été".