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Julien Holtzer , modifié à
Actuellement en proie à une quatrième vague du Covid-19, les professionnels de santé doivent gérer, en moyenne, 200.000 nouveaux cas par jour. Avec ce flot ininterrompu de malades à soigner, ils sont au bord de la rupture. Une situation qui a poussé les médecins libéraux à se mettre en état de grève.

Lors de son allocution présidentielle de fin d'année, Emmanuel Macron a évoqué de nombreux sujets, globalement tournés vers le positivisme. Des vœux solennels et optimistes, donc, durant lesquels il a, sciemment, mis de côté les sujets qui fâchent. Notamment celui des professionnels de santé, tous exsangues. Une situation qui a poussé les médecins libéraux à se mettre en grève.

"Le système de soins français est en effondrement et ne ralentit pas. L'hôpital et la médecine de ville vont très mal. Et la médecine de ville a été la grande oubliée de toutes les décisions politiques qui ont été prises jusqu'à maintenant", a déclaré au micro d'Europe 1 Jérôme Marty, médecin généraliste à Fronton et président du syndicat indépendant de médecins de l'Union française pour une médecine libre (UFML).

La création d'un Plan Marshall au centre des débats

Pour redresser la barre de manière drastique, Jérôme Marty réclame des mesures fortes. Et vite. "On demande un plan Marshall. Pour le mettre en œuvre, on demande des États généraux de la santé. Pour mettre en œuvre ces États généraux de la santé, on demande à ce que les hommes politiques, qu'ils soient du gouvernement ou de l'opposition, de mettre au centre de leurs programmes électoraux la santé. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", a-t-il informé, au micro de Gaël Giordana.

"On souhaite qu'ils proposent, non pas des réformes cosmétiques, mais une réforme systémique"

Pour aller au bout de sa démarche, il n'hésitera pas à mettre en place une "grève à la japonaise", en d'autres termes continuer de soigner les malades et de mettre en exergue cette "productivité" pour faire pression sur le gouvernement avec, comme échéance, la prochaine présidentielle. "Quand on lance un mouvement de grève, on fait tout pour ne pas avoir à le faire. Donc, on soumet à la responsabilité des hommes politiques, d'ici l'élection présidentielle, le fait qu'il prenne en considération l'effondrement du système de santé", a-t-il averti sur Europe Midi.

Pour éviter cet "effondrement", qu'il prédit comme aussi rapide qu'inéluctable, il souhaite une réelle prise de conscience des hommes de pouvoir de la nation. "On souhaite qu'ils proposent, non pas des réformes cosmétiques, mais bien une réforme systémique de l'ensemble du système de santé. Sinon, nous en arriverons à cette extrémité. Si on ne fait rien, on ne sera plus en capacité de soigner les Français", a-t-il professé.