Les préfets ont décidé chacun de leur côté si les magasins pouvaient rouvrir dans leur département. 1:35
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Carole Ferry, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Pour se refaire une santé financière, certains commerçants réclament de pouvoir ouvrir le dimanche. Mais la décision a été confiée aux préfets qui ont tranché chacun de leur côté. Résultat : une marche en ordre dispersé qui ne convient pas aux commerçants, qui dénoncent "une usine à gaz administrative".
DÉCRYPTAGE

Malgré les attentes des commerçants pour ce premier samedi de liberté (partiellement) retrouvée, les clients ne se sont pas pressés dans les magasins dits "non-essentiels". Mais après des semaines, voire des mois sans travailler, certains réclament le droit d'ouvrir le dimanche. Une demande que la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a renvoyé aux préfets pour qu'ils tranchent au cas par cas. Et si en temps normal l'ouverture le dimanche est cantonnée aux zones touristiques, des concertations ont été menées jusqu'au dernier moment par la CGT. 

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La règle du cas par cas

Mais le cas par cas reste finalement la règle. Les magasins seront ainsi fermés ce dimanche (et les suivants) dans le Tarn. Mais l'ouverture est de mise dans une vingtaine de départements, dont Paris, la Côte-d'Or, l'Ille-et-Vilaine, l'Essonne, la Seine-et-Marne, ou encore la Seine-Saint-Denis, tous les dimanches jusqu'à la fin du mois de juin. Sans oublier que certains préfets, comme ceux de Loire-Atlantique, Loiret ou Seine-Maritime ont demandé un délai de concertation supplémentaire. Les magasins seront donc fermés a minima ce dimanche dans ces départements, mais rien n'est sûr pour les suivants. 

"Une usine à gaz administrative"

Une marche en ordre dispersé vécue comme une nouvelle entrave à la reprise de l'activité, selon Yohan Petiot, président national de l'alliance du commerce. "Ce que nous demandions au gouvernement, c'était une décision qui s'applique partout et qui soit claire à la fois pour les commerçants et pour les clients", rappelle-t-il au micro d'Europe 1. Mais "aujourd'hui, le système que nous avons est presque une usine à gaz administrative", tacle-t-il. 

"Il faut à l'avenir avoir des mécanismes d'urgence qui permettent véritablement de répondre à ces situations de crise", plaide-t-il encore. Mais de son côté, la CGT a prévenu que des recours en justice seront déposés là où les préfectures autorisent des dérogations.