Manifestation en 2011 au Mans, où 150 éleveurs avaient contesté les prix à la production, jugés trop faibles. 1:18
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François Coulon et T.M.
Ils se mobilisent jeudi à Plérin, dans les Côtes d'Armor, pour dénoncer leur situation catastrophique.

Une véritable hécatombe. Il y a urgence : huit exploitations porcines disparaissent chaque semaine en Bretagne. Chacune d'entre elles faisait vivre une vingtaine de personnes. Les "Bonnets roses", qui se revendiquent "paysans de base", veulent stopper l'hémorragie.

Ultimatum. "Nous sommes aussi déterminés que les Bonnets rouges", clame Olivier, l'un des membres fondateurs du mouvement. "On voit rentrer des dizaines et des dizaines de camions espagnols à notre porte. C'est intolérable. Nous demandons du patriotisme français. On va lancer des ultimatums aux politiques et à la grande distribution. Si nous ne sommes pas entendus sous les huit jours, nous sommes déterminés à lancer des actions très fortes et très ciblées", précise-t-il avec fermeté.

"On brade notre marchandise". A Plédéliac, Jean-Michel, qui perd 30 euros sur chaque cochon, arbore lui aussi le bonnet rose. "On brade notre marchandise. Le consommateur achète notre viande française de qualité moins cher que de la viande pour chien. C'est quand même gravissime", s'indigne l'éleveur. "Ça fait plus de trois ans que ça dure, ça nous met dans un état de révolte. On est au bout du rouleau, ça ne peut pas durer. Quel salarié, aujourd'hui, accepterait, en fin de mois, de ne pas être payé et de prendre sur ses économies pour pouvoir payer ses charges et vivre ? On arrive à un point de non-retour", s'emporte-t-il.

Une colère largement partagée. Les organisateurs ont déjà commandé 500 bonnets roses. Ils pourraient être deux fois plus jeudi matin, au marché au cadran de Plérin.