Les confidences de Laurent Combalbert, ancien négociateur du Raid

Laurent Combalbert
Laurent Combalbert publie "Négo". © Europe 1
  • Copié
Alexis Patri
Laurent Combalbert publie "Négo", un roman de fiction dans lequel il s'inspire de son passé au Raid pour raconter les histoires du négociateur fictif Stan Monville. Venu présenter son livre dans l'émission "Ça fait du bien", l'auteur se confie également sur ses négociations qui n'ont pas fonctionné.
INTERVIEW

Laurent Combalbert a choisi de brouiller les pistes entre fiction et réalité. Cet ancien négociateur auprès du Raid publie son premier roman, Négo, une fiction où il raconte les difficultés du métier de son personnage principal, le négociateur Stan Monville. Invité de l'émission Ça fait du bien, Laurent Combalbert explique pourquoi certaines négociations n'aboutissent pas au résultat voulu, livrant au passage des conseils utiles dans les échanges plus quotidiens.

3% d'échecs

"Son domaine, ce sont les négociations de crise, les négociations complexes", explique Laurent Combalbert au sujet de son personnage principal. "Il travaille sur les kidnappings, les extorsions, les ransomwares, c'est-à-dire la prise en otage de systèmes d'information. Son travail, ça va être de régler ces problèmes de manière pacifique, par la discussion, par la négociation." Un travail qui a été le sien.

Et l'ancien négociateur auprès du Raid confie qu'il n'a pas toujours rempli sa mission. "J'ai 97% de taux de réussite sur les négociations que je mène", estime-t-il. "On a des échecs, parce qu'il y a des négociations qui ne sont pas possibles. C'est le cas quand il n'y a pas d'objectif commun partagé avec la ou les personnes en face. Certaines fois, on va se planter parce que l'on rate une information sur la situation."

"On n'est jamais très bon négociateur pour soi-même"

Mais, selon Laurent Combalbert, c'est dans la sphère privée qu'il est le plus difficile de bien négocier. "Dès lors qu'on est impliqué émotionnellement, c'est compliqué. On n'est jamais très bon négociateur pour soi-même", observe-t-il. Ce qui ne l'a pas empêché de bien négocier avec ses deux ex-femmes. "J'ai fait deux très beaux divorces parce que l'on avait un objectif commun partagé", théorise-t-il, évoquant leurs enfants et la volonté commune de leur bien-être.

C'est d'ailleurs face à ces derniers que l'ancien collaborateur du Raid a le plus de mal à ne pas flancher. "J'avoue que je négocie avec à peu près tous les profils dans le monde entier, mais face à mes quatre enfants c'est très compliqué d'arriver à être efficace", sourit-il. Une situation commune à beaucoup de parents, sur laquelle il pose un regard expert. "Les enfants jouent sur l'affect, et évidemment on a envie qu'ils nous aiment. Donc c'est très difficile."