"Le maïs ne repousse pas, on dirait des paillassons" : la sécheresse alarme les agriculteurs

La sécheresse actuelle des sols est dite "agricole", car suffisante pour altérer le bon développement de la végétation.
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Benjamin Peter, édité par
À cause de la sécheresse, 55 départements sont placés en alerte et subissent des restrictions d'eau. Les agriculteurs sont parmi les premiers affectés. 

La sécheresse est désormais installée sur une large partie de la France. L'Hexagone n'a pas reçu sa dose nécessaire de pluie depuis un an, et avec la semaine de canicule en juin, les sols du nord-est, du sud-ouest et de la côte méditerranéenne sont "très secs pour la saison", selon Météo-France.

Dans 55 départements, les prélèvements non prioritaires dans les cours d'eau sont interdits, y compris pour les agriculteurs. Europe 1 s'est rendue dans le Tarn-et-Garonne, où la pluie est attendue avec impatience.

"On a attaqué les stocks de fourrage, normalement c'est au mois d'octobre"

La terre y est sèche, le sol craquelé, la végétation jaunie par des semaines de soleil sans une seule goutte d'eau. "Je n'ai pas d'eau du tout pour irriguer. C'est au petit bonheur la chance, en attendant qu'il pleuve. Les rendements en grains seront vraiment minables. Ça ne repousse pas, on dirait des paillassons. On a attaqué les stocks de fourrage, normalement c'est au mois d'octobre. D'ici 15 jours, il faut qu'il pleuve", s'alarme Sébastien, qui possède une exploitation à Septfonds et voit son maïs, destiné à nourrir ses vaches, dépérir.

"Si ça continue, nous n'arriverons pas à tenir"

Dans la commune de Saint-Georges, Patrice finit les moissons de blé qui ont pu être sauvées. Fin juin déjà, ses vaches ont souffert de la canicule, ce qui lui a fait un manque à gagner de 200 litres de lait par jour. Alors lui aussi attend qu'il pleuve.

"Si ça continue, nous n'arriverons pas à tenir avec le maïs, et il faudra acheter à manger pour les vaches. C'est le maïs qui fait la ration pour toute l'année", s'inquiète-t-il. Patrice comme Sébastien scrutent le ciel en attendant une averse ou un orage. Mais surtout, ils espèrent un assouplissement des règles pour créer des retenues d'eau, et ne plus être soumis aux caprices de la météo.