Emmanuelle Béart se mobilise contre la précarité énergétique. 8:40
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Guilhem Dedoyard , modifié à
Emmanuelle Béart est engagée auprès du collectif "Stop à l'exclusion énergétique" qui se mobilise contre la précarité énergétique. Sur Europe 1, mercredi, l'actrice explique l'importance de lutter contre cette situation qui concerne plusieurs millions de ménages en France. Elle dénonce des aides insuffisantes.
INTERVIEW

"Une grande émotion et une colère." C'est ce qu'a ressenti Emmanuelle Béart en découvrant la réalité de la précarité énergétique de nombreux ménages français. Une situation qui concerne "12 millions de personnes, 6 millions de foyers, qui vivent dans des conditions extrêmement dures". Au nom du collectif "Stop à l'exclusion énergétique", elle lance un appel aux dons et plus largement à la solidarité afin de lutter contre ce fléau, comme elle l'évoque mercredi soir sur Europe 1.

"Un appel aux dons, mais aussi à des bénévoles et du matériel"

Emmanuelle Béart explique que son rôle est avant tout "de rendre visible des gens qui sont invisibles, qui ont honte de parler de leur précarité". Une situation qui se manifeste sous diverses formes et qui souvent entraine un cercle vicieux avec "des maisons insalubres, où il y a de la moisissure, où les vêtements et les draps sont mouillés, les sanitaires sont inaccessibles et les gens ont froid".

La crise du Covid ne fait que renforcer la gravité de la situation pour ces habitants, car "ces maisons insalubres doivent devenir le lieu de travail, le lieu d'école ou le lieu de soins. Cela devient tout à fait insupportable." C'est en prenant conscience de ces réalités que la comédienne a décidé de se mobiliser auprès du collectif afin de lancer "un appel aux dons, mais aussi à des bénévoles et du matériel". 

Des familles qui ont "honte" de leur situation

Emmanuelle Béart est allée à la rencontre des Français qui vivent dans ces conditions avant de s'engager. Elle explique au micro d'Isabelle Millet avoir "rencontré beaucoup de gens qui perdaient leur emploi, des enfants qui ont des difficultés extrêmement fortes à l'école et des personnes âgées qui ont très peur de vieillir dans ces conditions-là". Sa première visite l'a particulièrement marquée, car elle a rencontré un couple qui expliquait avoir "honte d'inviter ses enfants et ses petits-enfants".

Une expérience qui a provoqué chez elle "une grande émotion, une colère aussi, de me dire que dans un pays riche comme le nôtre, l'une des six puissances les plus riches au monde, autant de gens pouvaient vivre dans des conditions extrêmement difficiles". D'autant plus qu'elle a pu constater comment une rénovation changeait la vie des familles qui en bénéficiaient. 

"Les 10% qui restent à charge pour la famille sont tout à fait insoutenables"

Et si Emmanuelle Béart reconnait que "l'État et les collectivités territoriales font des choses", tout comme les ONG, elle estime que ce n'est pas suffisant. Car pour en finir avec la précarité énergétique, il faut tout rénover. "Il faut que la rénovation soit complète pour qu'elle soit pérenne." Et dans ce domaine, l'argent est le nerf de la guerre. On estime qu'il faut 5.000 euros pour sortir de cette situation. 

Or, même avec les nouvelles aides du gouvernement, le compte n'y est pas. "Quand on est éligible et qu'on peut monter un dossier, on arrive à boucler à peu près 90% de la somme. Mais les 10% qui restent à charge pour la famille sont tout à fait insoutenables", détaille-t-elle. La dernière étape est donc parfois la plus difficile à franchir et c'est pour cette raison que la comédienne a mis sa notoriété au profit du collectif.