Deux mois de confinement marquent inévitablement la sexualité d'un couple. Quand certains voient leur libido diminuer, d'autres s'inquiètent de ne plus savoir s'arrêter. C'est le cas de Quentin, qui interroge la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc dans l'émission "Sans rendez-vous", sur Europe 1, sur les moyens de canaliser cet excès de libido.
La question de Quentin, 35 ans
Je suis confiné avec ma copine depuis deux mois, mais nous ne nous arrêtons plus de faire l’amour alors que je devrais télétravailler. Je n’arrive plus à me concentrer et ça dérape trop régulièrement. Comment canaliser cette libido excessive ?
La réponse de Catherine Blanc
On ne sait pas la jeunesse de ce couple. Peut-être qu'ils viennent de se rencontrer et sont dans une bulle, et d’un coup le monde n’existe plus comme deux amants qui se rencontrent. Ils peuvent passer des journées à faire l’amour sans réaliser le temps qui passe, et là ils arrivent à le faire sur la longueur de ces deux mois de confinement.
En revanche, si c'est un couple de plus longue date dans cette même ébullition, on peut se poser la question d’une certaine réaction monomaniaque. Il faut se demander quelle est la part de fantasme et la part de réalité. Ici, ils ne sont fixés que sur quelque chose de sexuel, et quand nous sommes éminemment sexuels et toujours dans le désir et l’excitation, l’ère du cerveau qui permet le raisonnement, la réflexion, la prise de distance, la remise en place et l'ordonnance des priorités ne peut plus faire son travail parce qu'elle s'éteint au bénéfice de quelque chose de plus animal et pulsionnel qui nuit au cadre professionnel. Or, il serait dommage que ce couple, à ne pas canaliser la sexualité, finisse par se nuire en nuisant à leurs urgences professionnelles.
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Dans un contexte comme la crise sanitaire et le confinement, il y a aussi une idée de goûter à la vie tant qu’il en est encore temps. C'est consommer avant qu’il ne soit trop tard, et dans ce cas, il s'agit d'une sexualité davantage portée par l’anxiété que par la jubilation et l'effervescence. Il y a quelque chose de très adolescent également, parce que le travail ne nous contraint pas. Quelque chose de tellement vivant et surprenant que ça donne un élan prioritaire sur tout. On en oublie de manger, on en oublie le travail, les horaires et le temps qui passe.
C'est une bonne chose du moment que les membres du couple ne s'abiment pas socialement, ils auront tiré le bénéfice du confinement, il faudra simplement pas qu’ils se demandent la même chose une fois qu’ils seront sortis du confinement parce que là, ce serait très excluant du monde.