LA QUESTION SEXO - Confiné seul, plus que de sexe je manque du toucher : comment faire ?

  • Copié
Catherine Blanc , modifié à
Dans l'émission "Sans rendez-vous" sur Europe 1, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc répond à un auditeur célibataire qui, davantage qu'un manque de sexe, ressent un manque du toucher, d'une présence physique et de câlins. Il se demande comment y remédier pour le reste du confinement.

Lorsque l'on est célibataire et que l'on vit seul, une présence physique et le contact de la peau contre une autre peuvent manquer. D'autant plus lorsque la personne est contrainte à un confinement de plusieurs semaines. C'est le cas de Jean-David, qui interroge la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc dans l'émission "Sans rendez-vous", sur Europe 1, sur les moyens de remédier à ce manque du toucher.

La question de Jean-David, 37 ans

Je suis célibataire et contrairement à d’autres, ce n’est pas le sexe qui me manque le plus mais le toucher, une présence physique, des câlins... Comment y remédier pour le reste du confinement ?

La réponse de Catherine Blanc

Nous sommes des mammifères et nous nous sommes construits dans une certaine matrice. Pendant neuf mois, nous avons été caressés et notre développement s'est fait au rythme de ces mouvements intra-utérins dont nous avons gardé la mémoire. Comme tous les mammifères, nous recherchons la caresse, le câlin. De plus, nous sommes interdépendants les uns des autres et le toucher participe de ça : nous avons besoin de nous sentir.

On fabrique des hormones de plaisir qui redemandent à nouveau ce toucher et cela est capital car ça éclaire notre cerveau. Quand l'enfant est privé de la présence de sa mère ou de son père pour s’endormir, il prend un doudou et se câline pour que cela le renvoie à ce qu’il a connu. Cela l’apaise de par l’aspect psychologique et physiologique qui le remet en sécurité.

 

 

Prendre une douche, se masser, prendre soin de son corps

Le but est de percevoir que l'autre n’est pas là et ne peut pas remplir cette fonction. De même que l'enfant trouve un moyen pour attendre le retour des bras maternels ou paternels, c'est le moment de ne pas laisser simplement l'autre me faire exister par son toucher, mais de me définir moi-même par mon propre toucher.

Par exemple, quand on prend une douche, on ne fait pas que se laver : c'est déjà un câlin merveilleux. Mais aussi quand on enfile quelque chose de douillet, quand on se masse, qu'on se met de la crème... Il faut prendre le temps de toucher son corps, prendre le temps de prendre soin de son corps, masser sa tête, se brosser les cheveux... Pour me sentir exister parce que c'est quelque chose d'important qui ne dépend pas nécessairement de l'autre, bien que l'autre soit un cadeau merveilleux à retrouver.