La fermeture des écoles pendant les vacances scolaires pourrait jouer un rôle dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19. 2:04
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Jonathan Grelier
La période des fêtes de fin d'année est considérée comme à risque concernant la propagation du Covid-19. Pourtant, les vacances scolaires pourraient jouer un rôle positif, a estimé Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale de l'université de Genève, jeudi sur Europe 1. "Fermer les écoles est un frein très puissant", a-t-il affirmé.
INTERVIEW

Alors que le Premier ministre Jean Castex a précisé jeudi les modalités de la fin du confinement à partir du 15 décembre, les autorités françaises restent attentives à la dynamique de l'épidémie de Covid-19 dans le pays. Et pour cause, les nouvelles contaminations semblent stagner autour de 10.000 par jour. La crainte que le desserrement des restrictions provoque une troisième vague est bien présente. "Il faut savoir que si on lève les freins, le risque évidemment c’est que ça redémarre", a réagi Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale à la faculté de médecine de l'université de Genève, jeudi soir sur Europe 1. Mais, pour lui, "les vacances de Noël vont apporter un plus, un intérêt important contre la circulation du virus, parce que les enfants à l’école sont des propagateurs de l’épidémie. Donc mettre les enfants en vacances, fermer les écoles quelque part, est un frein très puissant".

"Il est vrai que le 31 décembre est un peu inquiétant"

Des propos qui peuvent surprendre, car la période des fêtes de fin d'année est plutôt considérée comme à risque dans le débat public. Les rassemblements familiaux et amicaux y semblent en effet inévitables. "Il est vrai que le 31 décembre est un peu inquiétant, parce que c’est justement une semaine après les fêtes de Noël et toutes les personnes qui s’infecteront potentiellement, et malgré tout, dans le brassage familial risquent de contaminer des personnes au moment du 31 décembre", reconnaît Antoine Flahault. Ce dernier incite d'ailleurs à "limiter au maximum nos interactions".

Ce qui ne l'empêche pas de penser que les vacances scolaires de fin d'année seront "un frein très puissant, beaucoup plus puissant qu’on peut même l’imaginer". "On a pu le démontrer très clairement sur beaucoup d’épidémies de grippe et ce sera probablement la même chose aujourd’hui pour ces épidémies de coronavirus", a-t-il poursuivi.

"Les collégiens et les lycéens sont des grands vecteurs de l'épidémie"

Pour le directeur de l'Institut de santé globale de l'université de Genève, ce phénomène paraît d'autant plus probable que le plateau des nouvelles contaminations quotidiennes actuelles pourrait être en partie dû à "la réouverture des écoles après les vacances de la Toussaint". Et ce en parallèle d'autres facteurs, comme le froid, l'humidité et le fait de moins aérer à cette période de l'année.

"Parce qu’en fait, les enfants, notamment les collégiens et les lycéens, sont des grands vecteurs de l’épidémie. Ils n’avaient pas été tellement testés au départ et donc on ne s’en était pas rendu compte. Mais quand ils rentrent chez eux, ils transmettent à leur tour [le virus] aux familles et il y a une multiplication des contaminations qui se fait à cause de cela", conclut-il.