Les deux confinements ont empêché la délinquance sur la voie publique de prospérer mais ont permis aux violences domestiques d'augmenter. 1:12
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Gwladys Lafitte, édité par Pauline Rouquette
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, la délinquance a radicalement chuté durant l'année 2020, marquée par deux confinements. Seules les violences intrafamiliales n'ont pas baissé par rapport à l'année précédente. Les violences sexuelles sont elles aussi en hausse, notamment du fait d'un nombre plus important de plaintes

Les différents confinements ont marqué les chiffres de la sécurité. Comme chaque année, le Ministère de l’Intérieur a publié, jeudi, les chiffres de la délinquance en France. Première constatation : la délinquance a radicalement chuté en 2020, en raison des deux confinements que le pays a connu. Mais les violences intrafamiliales et les violences sexuelles, elles, ont augmenté.

Baisse des cambriolages et vols à la tire

Le constat s’explique par l’année atypique que l’on a vécu en 2020. Les deux confinements, en mars et novembre, ont empêché la délinquance sur la voie publique de prospérer, souligne le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). C'est mécanique : les cambriolages ont baissé de 20%, les gens étant davantage chez eux, et les vols à la tire et les pickpockets dans les transports en commun, eux, ont baissé de 24%. Globalement, les agressions physiques, qui augmentaient depuis des années, ont finalement diminué de 7%.

Des violences intrafamiliales favorisées par le huis clos 

Le revers de la médaille, c'est l'augmentation des violences domestiques. Le huis clos a favorisé ces violences intrafamiliales avec une augmentation de 9% sur l’année. Ces violences ont connu un pic lors du premier confinement et nourrissent la hausse des coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus (CBV) : +1% après +8% en 2019 et en 2018. Leurs victimes représentent désormais un peu plus de la moitié des victimes de CBV, contre 44% en 2018.

"Cette part s'est particulièrement accrue depuis l'été 2019", souligne le ministère qui y voit un des effets possibles du "Grenelle des violences conjugales" à l'automne dernier, qui a pu conduire à une hausse des plaintes, et d'un "meilleur accueil" des victimes par les services de sécurité.

Les violences sexuelles sont elles aussi en forte hausse - tout comme les affaires de viols - avec +11%. Cela peut aussi s’expliquer par un nombre de plaintes plus important, notamment du fait de campagnes de sensibilisation qui fonctionnent : de plus en plus de victimes n’hésitent plus à porter plainte.