Certains chef d'entreprises ont dû entamer les premières procédures de licenciement en ultime recours pour sauver leur entreprise. 1:26
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Simon Ruben, édité par Céline Brégand , modifié à
En France, la crise économique pourrait provoquer de nombreux licenciements, dans tous les secteurs, dans les prochains mois. Des chefs d'entreprises ont déjà dû entamer les premières procédures de licenciement pour sauver leur entreprise.

Alors que la France traverse une crise économique liée à la pandémie de coronavirus, elle pourrait faire face à une vague de licenciements. Dans une enquête révélée par Le Parisien fin mai, 22% des patrons pensent devoir licencier dans les mois à venir. Le licenciement comme ultime solution pour la survie ? Certaines entreprises y ont déjà recours, comme a pu le constater Europe 1, lundi. 

Neuf personnes licenciées sur 17 employés

"À ce jour, malheureusement, neuf de mes salariés sont informés de cette décision économique", confie George Richard, patron de L'Atelier du vin, un magasin qui emploie 17 personnes à côté de Beauvais. Il déplore n'avoir eu d'autre choix que de licencier. 

Sans chiffre d'affaires depuis mars, il a dû entamer les premières procédures de licenciement pour sauver son entreprise. "C'est terrible, souffle-t-il mais je dois alléger ma masse salariale". George Richard évoque "des décisions lourdes" qui, "au-delà des aspects professionnels, fendent le coeur". Puisque la plupart de ses salariés sont des personnes qu'il connait depuis l'enfance. Mais "la contrainte économique est bien trop forte", constate-t-il.

"Le passage à l'acte est très marginal mais la réflexion est là"

Des cas comme celui-ci, la France risque d'en voir des centaines d'ici quelques mois, et dans tous les secteurs. Eric Manca, avocat en droit du travail, accompagne de plus en plus d'entreprises qui préparent des plans de licenciement. "En ce moment, je travaille sur un vrai projet de licenciement collectif pour motif économique", expose-t-il.

"Les autres sont en réflexion. Pour l'instant, le passage à l'acte est très marginal, note-t-il. Mais la réflexion est là, et constante." Si, à la rentrée, la reprise n'est pas massive, la casse sera énorme, craint une cheffe d'entreprise du BTP.