L'école maternelle intergénérationnelle Maryse Bastié accueille 32 élèves. 1:26
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Maximilien Carlier, édité par Juliette Moreau Alvarez , modifié à
C'est une première en France. Dans une commune de 8.000 habitants du Pas-de-Calais, une école maternelle intergénérationnelle a ouvert au cœur même d'un Ehpad. Une initiative du maire qui veut rapprocher aînés et jeunes enfants dans le cadre d'une approche du "bien vieillir" et du "bien grandir".
REPORTAGE

À Barlin dans le Pas-de-Calais, près de Lens, une école maternelle bien particulière a ouvert ses portes ce mardi. Sa singularité : l'école se situe dans un Ehpad, et c'est une première en France. Une trentaine d'écoliers ont fait leur rentrée au sein d'une résidence pour personnes âgées. L'objectif de cette démarche est de tisser des liens intergénérationnels en faisant cohabiter tout-petits et aînés.

À la sortie des classes, Mathéis raconte à sa mère Émilie, comment s'est passé son premier jour à l'école dans un Ehpad. "Alors vous avez vu les personnes âgées ?" demande la mère. "Oui, il y avait un papi et une mamie en fauteuil roulant" explique l'élève. Les parents, eux, sont plutôt satisfaits par l'initiative. "Cela change, c'est un peu une nouveauté pour les enfants mais c'est une bonne chose", assure Émilie.

Des espaces partagés entre aînés et écoliers

Cette classe comporte 32 tout-petits âgés de 2 à 6 ans. Ils sont séparés des résidents par une simple porte. Dans sa chambre, Jeanne, 92 ans, se dit prête à partager quelques moments avec les plus jeunes : "Je vais leur raconter des histoires, comme une grand-mère."

Toutes les rencontres se feront dans des espaces partagés comme la cantine, la salle de motricité ou bien encore le coin lecture. Une situation qui n'a pas été simple pour toutes les personnes âgées, comme l'explique Christelle Sénéchal, directrice de l'Ehpad. "Ici, c'est la maison des aînés et il y a 90 résidents. On fait entrer des gens de l'extérieur chez eux donc forcément certains étaient réfractaires. Ils avaient peur de perdre leur tranquillité donc il a fallu les rassurer."

L'importance du "bien vieillir"

Les résidents attachés à leur tranquillité pourront tout de même vaqués à leur occupation comme avant. "Bien sûr, ceux qui ne souhaitent pas participer aux activités communes ne sont pas obligés de le faire", assure la directrice de l'Ehpad. "Plusieurs résidents n'ont pas l'habitude de cette jeunesse", insiste-elle. "Pourtant ce lien avec les enfants, ce 'bien vieillir' est très important, surtout après deux années de Covid."

Pour Julien Dagbert, maire de la commune de Barlin et ses 8.000 habitants, ce projet est unique en France : "Quand on a commencé à réfléchir à la problématique du 'bien vieillir' et du 'bien grandir', on s'est dit qu'il fallait créer un lien intergénérationnel. Et demain, pourquoi ne pas aller encore plus loin et partager entre aînés et écoliers une même cour de récréation ?"