«J'ai voulu m'engager pour protéger mes concitoyens» : ils se sont engagés dans l’armée suite au 13-Novembre
Au lendemain des attentats du 13-Novembre 2015, ils ont été nombreux à avoir un déclic : celui de rejoindre les forces armées. C’est le cas de deux capitaines de l’armée de terre, l’une en poste à Besançon, l’autre à Grenoble. Ils ont raconté les raisons qui les ont poussés à s’engager au micro d’Europe 1.
"Ça aurait pu être moi, ou ça aurait pu être un ami à moi, c’est ça qui me touche". Au moment des attentats, Manon a 25 ans. Elle est chargée de communication dans une mairie en région parisienne. Le soir des attaques, la jeune femme regarde le match de foot qui oppose la France à l’Allemagne avec des amis.
Quand les premières alertes tombent, elle commence à regarder les images diffusées à la télévision. Manon s’identifie immédiatement aux victimes. "On allait boire des coups aussi avec mes camarades et je suis originaire de région parisienne, ça aurait pu être moi", dit la jeune femme avec émotion.
Après les attentats, cette dernière a un déclic. Rapidement, elle décide de mettre ses compétences de chargée de communication au service de l’armée de terre. "J’ai vraiment voulu changer ma vie et protéger mes concitoyens", affirme-t-elle.
Donner un sens à son métier
Ismaël, lui, était étudiant en école d’ingénieur. Il a toujours voulu devenir militaire. Quelques mois après les attentats, il se décide à pousser les portes de l’institution. "Dans la somme des raisons qui m’ont poussé à m’engager au sein de l’institution militaire, les attentats du Bataclan ont été un argument supplémentaire", détaille le capitaine.
"Se remémorer régulièrement qu’il y a des gens qui se sont fait abattre alors qu’ils n’avaient rien demandé à personne, ça renforce aussi notre investissement et le sens qu’on donne à notre mission", poursuit Ismaël.
Depuis, Manon et Ismaël ont été envoyés en mission à l’étranger. Capitaine Manon a été envoyée en Afghanistan pour l’opération Apagan, une opération d’évacuation des ressortissants après le retrait des forces armées américaines du pays.
"Fière de servir mon pays"
Capitaine Ismaël a de son côté participé à l’opération Barkhane, au Mali, où il a été confronté aux terroristes. "C’était une opération très marquante, explique-t-il. Nous faisions face à un vrai ennemi, les djihadistes. L’ennemi cherchait à nous nuire, à nous tuer. C’est assez marquant de voir que ces gens existent vraiment et pas seulement à la télé, au Bataclan."
Aujourd’hui, les raisons de leur engagement n’ont pas changé. "Servir son pays, servir son armée, c’est quelque chose qui a de l’importance pour moi", raconte Ismaël, quand Manon affirme être "fière de servir" son pays. Avec toujours la même vocation : celle de protéger les Français.